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Pour enrayer la baisse de sa diffusion, Libération inaugurera le 14 septembre un nouveau journal du samedi et, fin octobre pour ses abonnés, un journal 100% numérique de huit pages chaque jour à 18 heures. En attendant, son nouveau site Internet est d'ores et déjà en ligne.

Nicolas Demorand ne mâche pas ses mots pour décrire son dernier bébé. «Un objet hybride», «inédit», «une vraie nouveauté dans le paysage médiatique». Lancé le 14 septembre, au prix de 2,50 euros, le nouveau Libération week-end, en kiosques chaque samedi, entend mêler traitement quotidien de l'actualité et approche plus magazine. «Je ne voulais pas créer un hebdomadaire. Le journal du samedi sera pleinement un quotidien, mais il offrira un spectre beaucoup plus large afin de répondre au temps de lecture du week-end», explique le coprésident du directoire de Libération, qui a cédé au cœur de l'été sa casquette de directeur de la rédaction à Fabrice Rousselot, ancien correspondant du journal à New York.

Au sommaire de ce numéro de 64 pages, un événement de huit pages suivi de quatre grandes sections, «Actu», «Idées», «Culture» et «Next», où les articles d'actualité côtoieront de longs papiers plus magazines, baptisés «Grands formats». Tout au long du journal, une grande place sera accordée à la photographie, dont la double page centrale proposant un cliché marquant. Parmi les autres nouveautés, une page consacrée au «data» journalisme, une chronique sur les sciences humaines et un horoscope musical, le tout imprimé sur un papier plus épais et plus blanc.

«Toutes les études montrent qu'un certain nombre de lecteurs reviennent au papier par la lecture du week-end. Nous espérons que ce nouveau Libé du samedi servira de moteur pour amplifier notre diffusion, qui connaît un beau frémissement depuis la parution de notre numéro 10 000 le 9 juillet», assure Nicolas Demorand. Le début d'année a été plus difficile, contrecoup de l'élection présidentielle de 2012. Au 1er semestre, le quotidien a vu sa diffusion France payée reculer de presque 17%, à 103 453 exemplaires, selon l'OJD. A elles seules, les ventes en kiosques ont perdu 32%, tombant sous la barre symbolique des 40 000 ex. par jour. «La vente au numéro est un problème», reconnaît Nicolas Demorand, qui n'envisage pas pour autant un retrait des kiosques. «C'est stratégique pour nous d'être un support agnostique, c'est-à-dire d'être capables de servir tous les lecteurs, y compris ceux qui veulent acheter Libération en kiosque. Le kiosque est un combat mais l'arrêt du papier n'est absolument pas à l'ordre du jour. Cet objet a encore de l'avenir», martèle-t-il.

Un journal 100% numérique à 18 heures

Ce 9 septembre, le site de Libération a fait peau neuve, avec un flux d'information gratuit de meilleure qualité et une zone abonnés davantage mise en scène. «Nous voulons rapprocher l'identité du site du quotidien. Le nouveau site sera moins “bruyant”, plus propre et plus épuré», souligne Nicolas Demorand. Fin octobre, le titre proposera également à ses abonnés un journal 100% numérique de huit pages disponible chaque jour à 18 heures. «Le flux Internet se structure autour de pics, notamment en fin de journée. Il est très important pour nous d'être capables d'offrir du contenu autour de ces pics de consommation.»

Quid de l'avenir de Nicolas Demorand à la tête du journal dès lors qu'il n'assure plus les fonctions de directeur de la rédaction? «J'ai encore beaucoup de choses à faire à Libération», assure celui qui renoue en cette rentrée avec l'audiovisuel, en tant que contributeur de l'émission Le Supplément, sur Canal+. «A Libération, j'ai un rôle éditorial et stratégique. Depuis mon arrivée il y a deux ans et demi, le métier de patron de presse a profondément évolué. J'interviens sur des sujets qui ne se résument plus au seul quotidien.»

 

 

Libé en campagne

Une campagne de publicité accompagne le lancement de cette nouvelle offre éditoriale. Réalisée par l'agence de Gabriel Gaultier, Jésus, elle se décline en presse, radio, télévision et dans les réseaux sociaux avec une série de détournements des marronniers des newsmagazines. Elle a pour signature «L'avenir est entre vos mains».

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