Libération paraît ce jeudi 14 novembre pour la première fois sans photos, remplacées par de grands cadres blancs, pour montrer l'importance de la photo dans l'information et dénoncer «la situation calamiteuse» des photographes de presse.
«C'est un Libération où la photo a été volontairement escamotée. Du blanc en hauteur ou en largeur, comme le négatif d'images invisibles», explique le journal à l'occasion de la 17e édition du salon Paris Photo, qui ouvre ses portes jusqu'au 17 novembre.
Libé s'inquiète en particulier des risques que prennent les photographes de guerre, «qui mettent leur vie en danger pour à peine la gagner». Une récente enquête de la Société civile des auteurs multimédias (Scam) soulignait qu'un photographe de guerre sur deux perçoit des revenus inférieurs ou égaux au Smic et n'est pas assuré.
Pour décrire ce «choc visuel», la journaliste Brigitte Ollier évoque «la série de cadres vides qui créent un espace de silence, assez inconfortable [...], comme si nous étions devenus un journal muet.» Sous ces cadres, les légendes et les signatures ont, en revanche, été conservées.

A la fin du journal, un «chemin de fer» en double page montre les vignettes des photos escamotées.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.