Audiovisuel

C'est un constat qui revient régulièrement : les Français sont les champions de l'importation de formats audiovisuels car ils ne savent pas produire pour l'export. Un constat qui a conduit Philippe Chazal, ancien directeur des programmes de France 4 et coprésident du club Galilée, à fonder il y a deux ans la Fabrique des formats. «Un cluster associant services et financements, résume-t-il, avec la volonté de participer à la mise en route d'une filière nouvelle en termes de création». 2 millions d'euros ont été levés en ce sens, principalement auprès de Natixis.



Dix-huit mois après le bouclage de cette levée de fonds, destiné à soutenir des pilotes d'émissions, l'heure est au bilan. La Fabrique des formats s'est concentrée sur une douzaine de projets et seuls cinq à six d'entre eux ont fait l'objet d'une convention de développement. Documentaire, fiction, jeux, divertissement et transmedia sont au programme. On y retrouve une série politico-policière, un jeu quotidien à partir d'un quizz décalé ("N'importe quoi"), un prime time sur une compétition de drones...

 

Partenariats avec deux nouveaux festivals

Sur le plan de la sélection des projets, de nombreux partenariats ont été conclus avec les principaux festivals (Pôle Media Grand Paris, Séries Séries, Séries Mania, Mifa, Cross vidéo days et, à partir de 2018, Cannes Séries et Sunny Side of the docs). Sur un appel à projets entraînant une soixantaine de réponses, la Fabrique des formats s'est engagé à monter deux pilotes parmi ceux qui ont été retenus. Il faut également ajouter des partenariats avec Gédéon qui a reçu 150 projets de documentaires - l'un d'eux est financé par le fonds - ou avec le groupe Fédération pour une série en comédie de 26 minutes ou encore un accord cadre avec France Télévisions ou Global Agency.



Reste à améliorer ce que Philippe Chazal appelle le «taux de transformation» en conventions. A la clé : 50 000 à 75 000 euros par projet soutenu. Pour cela, dans un environnement où beaucoup des soutiens passent par le CNC, il faut faire preuve de pédagogie et se montrer plus sélectif, estime le président de la Fabrique des formats. Exemple : exiger la précommande d'un diffuseur ou d'un distributeur avant d'engager le projet plus avant. Parallèlement, un nouvel accord a été négocié avec Natixis sur les conditions de sortie du fonds - à la moitié de la mise ou au double suivant que le projet voit ou non le jour. «Nous avons resserré les conditions d'éligibilité et assoupli les conditions de remboursement», conclut le fondateur de la Fabrique des formats. 

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