Depuis septembre, il est à l’antenne de Quotidien sur TMC. Le talk-show rassemble tous les soirs en moyenne 1,4 million de personnes, chouchou des CSP+ (12 % en PDA) et des 25‑49 ans (10,4% en PDA). Julien Bellver vient d’y prendre du galon. Depuis janvier, il a sa propre rubrique « 20H Médias » qu’il coprésente avec Lilia Hassaine. S’il a l’air d’être un chroniqueur parmi d’autres, il n’en est rien. Rédacteur en chef médias de l'émission pour laquelle bossent une centaine de personnes, il participe à la « conférence des chefs » à 9h15 tous les matins. Ils y sont quatre, dont Laurent Bon, le cofondateur de Bangumi.
Une image trompeuse
La grande force de ce trentenaire bon teint, c'est d'apparaître discret, poli, posé. Presque lisse. L’image est trompeuse, évidemment. Car à 35 ans, il est le journaliste média le plus redouté du milieu dans lequel il évolue depuis dix ans. On lui doit notamment le scoop sur la nomination d’Anne-Sophie Lapix à la tête du 20h de France 2. Il a publié l’info sur le site Puremédias au moment où David Pujadas apprenait de la bouche de Delphine Ernotte son limogeage. « Il aime bien foutre le bazar » reconnaît Benoît Daragon, journaliste au Parisien avec lequel il a travaillé chez Puremédias pendant quatre ans. Un de ses meilleurs amis.
Comment un garçon qui grandit à Béziers, fils d’un employé d’EDF et d’une mère secrétaire, parvient-il à avoir dans son carnet d’adresses tous les 06 des patrons de chaîne, des producteurs et des journalistes ? Dans ce café au pied de Radio France où on le rencontre, il détaille sobrement son parcours de self-made-man. Création de son premier site tech à 16 ans, école de commerce à Montpellier, puis école de journalisme en alternance. À 22 ans, il est rédacteur en de chef de Mobiles magazine, puis cofonde et devient co-actionnaire de Ozap rebaptisé Puremédias.
Il se crée un réseau professionnel tentaculaire, où la limite vie pro/vie perso est poreuse, comme chez tous les passionnés. Il met un pied à la télé en épaulant Anne-Élisabeth Lemoine sur la quotidienne L’Édition spéciale de Canal+ de 2008 à 2010.
Il passe de l’ombre à la lumière avec Médias, le mag sur France 5 (2014-2016) puis C l’hebdo. Les jobs s’enchaînent et se chevauchent parfois. Pas grave, c’est un bosseur né, organisé, réactif et avide de polémiques: «J’aime bien quand ça pique» reconnaît-il. Ce que Quotidien a changé dans sa vie? Rien, en apparence. Si ce n'est qu'il ne boit plus une goutte d’alcool en semaine. Plus policé que jamais.
