Portrait
Le directeur du numérique de France Inter affiche des scores qui font pâlir ses concurrents . Ce journaliste, qui a longtemps œuvré en pèlerin du digital dans les médias, est avant tout un insatiable enthousiaste, en quête de prospectives.

Il n'a ni son allure de play-boy, ni sa banane blonde, ni sa Porsche jaune. Pourtant, c'est en partie à cause du personnage de BD Ric Hochet, inspiré de Rouletabille, qu'Erwann Gaucher est devenu journaliste. « À force de lire ses aventures, lorsque j'étais ado, je me disais que ça devait être vachement bien comme métier. » Formé à l'ESJ de Lille, il fait ses classes dans la presse régionale. En 2006, entre deux postes, il travaille à l'offre numérique du journal Sud Ouest. C'est une révélation. À la tête d'une agence accompagnant les journaux dans leur mutation web, Cross Media Consulting, il entre en 2012 aux éditions numériques de France Télévisions puis rejoint Radio France où il devient le monsieur digital de France Bleu et, depuis septembre, celui de France Inter.

L'homme pourrait savourer les réussites de sa station, la plus écoutée sur les supports numériques et la plus podcastée (34,4 millions par mois en janvier 2018) avec en tête Par Jupiter de Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek (4,9 millions). « Et le billet géopolitique de Bernard Guetta est septième », s'empresse-t-il d'ajouter, fier d'être sur une antenne qui sait faire rire et réfléchir, sans concession.

Radio Gafa

Mais toujours en quête d'aventures, comme ses chers héros, Erwann Gaucher veut aller plus loin : « J'aime travailler en transversal, avec la rédaction, les programmes, les services vidéo, les producteurs. Ma mission est de permettre la distribution de France Inter sur tous les supports numériques actuels, de Facebook à Twitter, dans les formats les plus efficaces. Mais c'est aussi d'imaginer à quoi ressemblera la radio de demain. »

L'homme se passionne pour les assistants vocaux, décidé à barrer la route aux Gafa « qui n'avaient pas, jusque là, droit de cité dans les voitures, où la radio est tellement écoutée ». Alors il cogite, imagine. Une habitude chez celui qui a fait entrer la social TV dans les grands rendez-vous d'info de France 2 dont Des paroles et des actes. Dans son bureau de Radio France, un pan de mur immaculé est recouvert de colonnes de post-it. À chacune sa couleur, à chacune son chantier de recherches. Il veut accelérer la production de podcasts natifs, développer le reverse podcasting (en podcast avant l'antenne), valoriser la force de prescription culturelle de sa station. Son secret ? « Faire de la veille globale. Parce que j'ai la hantise de ne pas pouvoir sortir la tête du guidon du quotidien. » Cet insatiable curieux pense demain, tandis que sa femme et ses enfants, installés en Bretagne, l'arriment au quotidien, toutes les fins de semaine. Et à voir sa mine joyeuse, on devine qu'il a ainsi trouvé un bel équilibre.

Parcours



1977. Naissance le 17 janvier.

2000. Après une licence de lettres modernes et l'ESJ de Lille, il entre dans le groupe de presse locale l'Observateur.

2006. Offre numérique de Sud Ouest.

2009-2013. Cross Media Consulting.

2012-2015. Éditions numériques de France Télévisions.

2015. Rejoint Radio France.

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