Médias
Le groupe diversifié et de médias Lagardère a maintenu le suspense jeudi sur les cessions d'actifs qu'il négocie actuellement pour améliorer sa rentabilité, affectée l'an dernier par les difficultés de la branche média historique et notamment d'Europe 1.

«J'aurais aimé vous faire des annonces précises et concrètes, mais il va falloir attendre, pas très longtemps mais un petit peu», a indiqué le patron du groupe, Arnaud Lagardère, lors de la présentation des résultats 2017 de son groupe, jeudi 8 mars. Arnaud Lagardère a réitéré qu'Europe 1, Paris Match et le JDD resteraient dans le giron du groupe et n'étaient pas concernés par les projets de cession, pas plus que la production audiovisuelle.

Il s'est montré moins clair sur le magazine féminin Elle, qui «reste une question». La marque Elle continue de rapporter de substantielles royalties au groupe, à la fois pour des éditions étrangères du magazine et pour des produits dérivés notamment en Asie, a-t-il rappelé. D'une manière générale, «l'idée pour nous n'est pas de rétrécir, c'est au contraire de se développer dans ce que l'on pense être des métiers d'avenir», avec pour objectif de «changer drastiquement le profil de résultat opérationnel et de génération de cash», a-il expliqué.

 

Lagardère a, par ailleurs, annoncé un bénéfice net 2017 en hausse de 2,3% à 179 millions d'euros. Le bénéfice opérationnel courant, l'indicateur privilégié par le groupe, a progressé de 2,1% à 403 millions d'euros, et de 6,7% hors effets de périmètre et de change. Lagardère prévoit que cet indicateur devrait rester stable en 2018, à taux de change constant.

Le chiffre d'affaires, déjà annoncé il y a quelques semaines, a en revanche baissé de 4,4% à 7,069 milliards d'euros du fait de la cession des activités de distribution de presse, mais progressé de 4% en organique. Le groupe propose un dividende de 1,30 euro par action, au même niveau que celui de 2016.

Parmi les différentes activités, les branches Travel Retail (Duty free et distribution dans les lieux de transports) et Lagardère Sports (événements sportifs) affichent «de belles performances» en termes de résultat opérationnel courant, tandis que Lagardère Publishing (livres et livres numériques) apporte une «solide contribution», selon le communiqué.

 

Incertitudes sur les recettes d'Europe 1

Le bénéfice opérationnel courant a progressé de 3,7% à 112 millions d'euros pour la branche Travel Retail et de 30% pour à 26 millions pour Lagardère Sports. Pour Lagardère Publishing, la progression de cet indicateur est d'environ 1% à 210 millions d'euros. En revanche, le bénéfice opérationnel courant de Lagardère Active, la branche historique de médias du groupe dont la radio Europe 1 connait des difficultés, a baissé de 10,2% à 70 millions d'euros (sur un chiffre d'affaires en recul de 4,7% à 872 millions euros). 

Denis Olivennes, le patron de Lagardère Active, a souligné que l'objectif pour 2018 était de «continuer à maintenir l'effort sur la marge» de la branche. Le recul de la marge en 2017 n'est que «conjoncturel» et lié aux mauvais résultats d'Europe 1 dont l'audience a baissé, a-t-il estimé. Mais «il y a un point d'interrogation» sur le rythme auquel la radio pourra retrouver des ressources publicitaires satisfaisantes, a-t-il toutefois reconnu. «La vitesse de redressement d'Europe 1 n'est pas complètement prévisible.»

Malgré la refonte de sa grille et l'arrivée du journaliste Patrick Cohen en septembre, l'audience de la radio a chuté à un nouveau plus bas historique à la fin de 2017, avec 6,6% d'audience cumulée en novembre-décembre 2017. Lagardère a signé le 20 février avec le groupe Ardian Real Estate une promesse de vente du siège du groupe à Paris, pour 253 millions d'euros. L'opération doit être dénouée dans l'année. La radio doit déménager dans l'ancien siège de Canal +, quai André Citroën à Paris.

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