Digital
Avocate et vice-présidente de l'IAB France, Valérie Chavanne a longtemps œuvré pour Yahoo. Elle a récemment fondé son propre cabinet juridique, entièrement consacré aux secteurs du digital.

Le langage est simple, le parler franc et le ton avenant. Avec Valérie Chavanne, pas de chichis. Le portrait ? D'accord, mais « moins pour parler de moi - même si je n’ai rien à cacher - que de mes combats, convictions et rêves pour le secteur de la pub digitale qui représente 99 % de mes clients et occupe toutes mes pensées ».

Fraîchement diplomée de l’Institut de criminologie de Paris, l'avocate fait ses premiers pas dans la vie active au sein d’un cabinet. Mais son rêve d’embrasser une carrière de pénaliste s’effondre. « Tous ces codes, ces courbettes… Le monde des avocats m’a spontanément rebutée », confie-t-elle. C’est lors d’un détachement chez Orange, en 1998, que la révélation se produit : « Je m’y suis découverte professionnellement. Travailler avec les commerciaux, négocier des contrats, être au coeur du business… La vraie vie quoi ! ».

Puis, courant 2000, l’avocate rencontre Jean-Baptiste Rudelle, futur fondateur de la pépite Criteo. Quand il lui propose de rejoindre sa start-up du moment, K-Mobile (service de sonneries et jeux mobiles), elle accepte volontiers. « Il avait des contentieux car il avait oublié de demander les droits pour utiliser les logos des marques… Nous n’avons perdu qu’une fois !, se souvient-elle. Une aventure passionnante, au sein d’un jeune business en construction. »

L'effet Yahoo

Lorsque la start-up est revendue en 2004, la juriste saisit l’opportunité d'effectuer un remplacement chez Yahoo. « Dès le départ, ce fut un bonheur, un épanouissement extrême. Le fait de travailler dans un grand groupe, l’ouverture d’esprit des Américains, la connexion du service juridique avec le business… Ce sera la plus longue et la plus belle de mes expériences. » Devenue le bras droit de Véronique Pican, DG France, Valérie Chavanne se concentre de plus en plus sur le lobbying. Le groupe marche très bien jusqu'en 2012, lorsque Marissa Mayer arrive à la tête de Yahoo international, et en modifie complètement la culture et le management. « Les plans sociaux s'enchaînaient… Je ne voulais pas être celle qui fermerait la porte, alors je suis partie », regrette-t-elle. C’était en mai 2016. La juriste s’engage alors à fond à l’IAB, où elle est vice-présidente depuis 2014. « J’ai toujours eu beaucoup d'appétit pour l’associatif. J’aime participer à l’évolution de l’industrie, rencontrer les acteurs de cet écosystème si mouvant. »

Fin 2016, l’avocate décide de poser sa propre plaque en fondant Legal UP Consulting, son cabinet juridique consacré aux secteurs du digital, de la publicité et des médias. Ses ambitions ? L’entrepreneuse marque un silence. « Il va falloir que je me pose sérieusement la question. Pour le moment, j’ai laissé les choses venir à moi, et cela fonctionne plutôt bien comme ça ! »

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