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Reco n°1
« Changer en profondeur… ou disparaître »
Sylvain Staub, avocat au Barreau de Paris (Cabinet Staub & Associés) et président de Privacy on Track
« À moins de deux mois de l’entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD), cette affaire pourrait faire avancer le travail autour des notions de “privacy” et de sécurité. Facebook fait l’objet d’un nombre grandissant de décisions judiciaires partout en Europe. Vis-à-vis des citoyens, il n’a pas d’intérêt, ne serait-ce que marketing, à ne pas se mettre en conformité avec le RGPD. Et une simple modification des conditions générales de vente ne suffira pas. Selon une démarche de “privacy by design”, à la lumière du RGPD, le réseau social doit reprendre entièrement son système de collecte et de traitement des données. La base même de son produit doit être totalement réformée. Mais est-ce que Facebook est compatible, par nature, avec le RGPD? Dans cinq ans, soit Facebook a changé radicalement, soit il n’existe plus. »
Reco n°2
« Assumer son statut de média »
Jean-Paul Crenn, fondateur de Vuca Strategy, cabinet conseil en e-commerce et transformation digitale
« Cette utilisation illégale des profils de 50 millions d’utilisateurs questionne de nouveau le comportement de Facebook (146 millions d’électeurs exposés à la désinformation russe, promotion de fake news, enregistrement d’appels et de SMS, etc.). L’entreprise ne doit pas pouvoir continuer à s’exonérer de toute responsabilité sous le prétexte fallacieux qu’elle est une “plateforme” et non un “média”. Être un réseau social de la taille de Facebook oblige à une responsabilité sociale, ce qui implique d’être un média – et donc baisser sa profitabilité... Il en va de l’avenir de nos démocraties et le législateur devra intervenir. Les annonceurs sur Facebook (où 90,5% des entreprises vont investir en 2018) ont également une part de responsabilité. Par leurs actes, ils sont complices des agissements du réseau social. »