Communication extérieure
Le groupe d’affichage a signé un accord avec la plateforme Brut pour assurer la diffusion de vidéos de trente secondes sur son parc de panneaux digitaux.

En marge du Grand Prix de la communication extérieure, en février dernier, le président de Clear Channel France, Philippe Baudillon, n’avait pas caché ses intentions de se positionner comme « le diffuseur du web de la rue ». Il décelait dans ses écrans digitaux installés dans les villes et les centres commerciaux un « potentiel pour la diffusion de contenus appropriés aux lieux ».
En signant, le 12 avril, un accord d’exclusivité avec Brut, il joint les actes à la parole. On pourra bientôt retrouver sur des panneaux numériques des formats courts de trente secondes avec Brut nature et le soutien de tel ou tel annonceur corporate. Le groupe de communication extérieure va même s’essayer à une nouvelle forme de narration ou « native advertising » en impliquant Brut dans la création d’un contenu sur mesure (le « bio » selon Carrefour, par exemple).

Le web vient dans l'affichage

« Brut apportera son expertise lors des rendez-vous clients », précise Emmanuel Pottier, directeur général adjoint chargé de la stratégie, de la transformation et du digital, qui souligne que « le web vient dans l’affichage avec des créations qui n’ont pas vocation à être développées sur le mobile ou le PC ». Clear Channel complète ainsi par un partenariat inédit sur le média – les vidéos Brut étant par ailleurs commercialisées en exclusivité par France TV Publicité – le rôle d’amplification qu’il s’est assigné. Un accord a ainsi récemment été signé avec Universal pour assurer un rebond sur d’autres supports à des extraits de trois minutes de Jurassic World via quatre micro-influenceurs de téléréalité. Le visionnage sur les panneaux digitaux et via cette communauté de youtubeurs a ainsi permis de structurer une offre d’« hyper-stories » en association avec Monolithpartners.
Le groupe va également expérimenter à Rennes, avec Brut, un nouveau canal de communication local sur sa soixantaine de totems digitaux. L’idée ? Proposer à la ville l’éditorialisation de ses contenus au format Brut. Par exemple, la municipalité peut mettre en avant la façon dont elle lutte contre le gaspillage alimentaire en permettant aux enfants de se servir à la cantine. La ville, qui entend communiquer sur son projet urbain Rennes 2030, pourra utiliser la vidéo sur ses comptes de réseaux sociaux mais Brut ne la diffusera pas sur ses propres fils.

« Agitateur d'idées » de l'affichage

Avec 2000 panneaux digitaux, Clear Channel assure toucher 16 millions de personnes par semaine. « Nous voulons nous positionner comme l’agitateur d’idées du monde de l’affichage, qui devient ainsi un média de contenus », ajoute Emmanuel Pottier. De cette hybridation entre le support extérieur et la création digitale, de nouvelles perspectives se dégagent. « Nous avons l’idée de proposer des contenus pour une diffusion sur les sites de Ouest France et du Télégramme », ajoute Emmanuel Pottier qui veut « contribuer à animer l’écosystème d’informations locales ». Des messages d’associations pourraient suivre. Objectif : rendre le support digital plus soluble dans l’air, notamment auprès des millennials, face aux critiques publiphobes ou environnementales.

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