Cinéma
L'actu vue par Thierry Chèze, rédacteur en chef de Studio.

Le Festival de Cannes qui se tient sans Netflix, lequel est soutenu par Martin Scorsese

De prime abord, nous pouvons penser que Cannes est ancré dans une espèce de passé qui est sur le point d’être englouti, mais la situation est plus complexe que cela. En 2017, le Festival avait fait un geste envers Netflix en accueillant ses films, avec l’idée que la plateforme les sortirait en salles en France. Mais ça n’a pas été le cas. Cette année, il était indispensable que Cannes montre ses muscles. Même si le patron de Netflix a rétropédalé, cela relève de la dissuasion nucléaire, et je déplore qu’on en soit là. Mais je pense que c’est une situation transitoire : à l’avenir, Cannes ne pourra pas se passer de Netflix. Dans le fond, c’est de la chronologie des médias dont il est question. Elle devra évoluer. Le rapport Lescure proposait par exemple d’utiliser la géolocalisation pour sortir des films très vite en VOD dans des zones où ils n’ont pas été diffusés en salle. Les exploitants ont balayé l’idée.


Une montée des marches 100 % féminine, un « comportement correct exigé » : les traces du scandale Weinstein. Sans oublier Cate Blanchett, présidente du jury

Ce qui est important est la force du symbole, comme cette montée des marches féminine. On pourrait dire que cela arrive tardivement et qu’il a fallu une affaire pour que les choses bougent. On peut aussi se demander pourquoi est-ce que Cannes fait cela alors que seulement trois films de femmes sont présentés. Mais je trouve que Cannes n’est pas plus en retard que d’autres festivals. Concernant Cate Blanchett, cela faisait un moment qu’ils essayaient de l’avoir, mais d’abord pour ses talents d’artiste.


L’Oréal Paris qui crée son talk-show à Cannes

Dans les années 1980, à l’époque de Gilles Jacob, à un moment où le Festival de Cannes s’est beaucoup médiatisé et starisé, on glosait sur les mannequins L’Oréal qui montaient les marches et qui volaient la vedette aux stars. Le fait que la marque propose aujourd’hui une tribune où les égéries peuvent s’exprimer me semble donc plus intéressant que de les faire marcher sur le tapis rouge. Le Festival ne peut pas se dérouler sans sponsor et c’est aussi une manière intelligente de les intégrer.


La magazine Studio s'est relancé le 4 mai en trimestriel, dans un contexte compliqué pour la presse cinéma

Après une première phase d’inquiétude lorsque le titre a été racheté par Première à Altice, très vite est apparu le désir de remonter aux origines, avec du glamour, des papiers longs et de belles photos. Cette feuille de route m’allait parfaitement. La façon de parler de cinéma a changé : n’importe quel quotidien en parle, des blogs formidables se sont développés… Notre idée a donc été de mêler cinéma et art de vivre plutôt que de nous centrer sur les films. Nous souhaitons évoquer les passions plutôt que la promotion de films. Et finalement, quand Manu Payet parle de cuisine, en filigrane, il aborde le cinéma.


La une complotiste de Valeurs actuelles sur Georges Soros

Le poids des mots, le choc des photos, ce n’est pas nouveau. On sait bien que c’est une manière de faire parler du titre dans une logique de course à la vente. Ils ont les réactions qu’ils attendaient…


Après l'échec d'Ebdo, le magazine Vraiment suspend sa parution

Je trouve triste de voir des gens se lancer et se planter. J’espère que cela ne découragera pas de nouveaux acteurs de tenter d’autres positionnements et que ces échecs ne provoqueront pas d’effet boule de neige. Après il y a aussi des magazines qui trouvent la réussite, par exemple, The Good Life.


L'entrée en négociations exclusives de Comexposium pour acquérir 51 % de Coalition Media Group, propriétaire de L'Etudiant

On sait que ce qui fait vivre L’Etudiant, ce sont les salons. C’est une force de frappe depuis longtemps pour la marque, développée à un moment où personne ne le faisait. Cela me fait penser au cinéma indépendant américain obligé de trouver des mécènes pour se financer, car il n’y a pas d’aide de l’État. Globalement, j’ai l’impression que l’on assiste à une valse dans la presse ne tenant pas toujours compte de l’humain.

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