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Vincent Giret dirige la rédaction de Franceinfo. Cet homme en quête d'actions et de savoirs fourmille de projets pour développer sa marque via des conférences et la création d'un réseau d'experts scientifiques.

À quoi tient un destin ? Vincent Giret, 56 ans, a fait l'essentiel de sa carrière dans la presse écrite. Franceinfo, qu'il dirige, avec ses 175 journalistes, est heureusement sur un bon cap depuis qu'elle a été reformatée par Laurent Guimier il y a quatre ans. Dans son bureau de Radio France, où il supervise aussi une co-antenne avec France Télévisions sur le canal 27, l’homme ressemble à sa station, souriant et sérieux. Le poste lui va comme une bonnette à un micro... mais il aurait pu tout aussi bien devenir professeur de char à voile.

Les mains dans le cambouis

Ado, il était moniteur pendant les vacances, sur les plages immenses de Berck-sur-Mer où il a grandi, benjamin d’une fratrie de sept enfants… jusqu’à ce qu’une de ses quatre sœurs ne rappelle à l’ordre ses parents, portés par le vent de coolitude soufflé par mai 68. Une reprise en main s’impose dans cette famille où les études sont un devoir. Et le voilà propulsé en classe de première à l’École alsacienne, à Paris. Deux décors, deux ambiances. Il y prend goût à la culture, poursuit en classe prépa littéraire avant d’étudier l’Histoire à Paris I. Il y participe aux comités étudiants qui soutiennent le Solidarnosc de Lech Walesa et l’opposition au régime répressif polonais. Parce qu'il aime mettre les mains dans le cambouis, il escorte des convois de vivres au cœur desquels est caché du matériel d'imprimeries clandestines.

Un livre de portraits de dissidents communistes

Pendant dix ans, il poursuivra ses allers et retours entre l’Est et l’Ouest, matière d’un livre de portraits de dissidents communistes La vie en rouge (Seuil). Parallèlement, il se forme au journalisme, son tropisme, au Centre de Formation des Journalistes à Paris avant de faire son service national civil au Caire, en Égypte. Ruth Elkrief, copine de promo, lui signale un poste à pourvoir au Matin de Paris. Le journal est en pleine décrépitude: «c’était une très bonne école car il y avait beaucoup de sujets à couvrir» reconnaît-il. Il monte une agence de presse, Saga, avant de rejoindre L'Expansion, époque post Jean Boissonnat de 1994 à 2005. Il se passionne pour l’économie, son autre tropisme et bientôt pour le numérique. Il passe ensuite deux ans au Parisien: «Christian de Villeneuve m’a appris à m’adresser au grand public». Puis ce sera France 24, Libération et Le Monde. Il y développe la diversification qu’il a, par la suite, mise en application à Franceinfo où il est arrivé en juin 2017. Il a déjà lancé des conférences « C’est mon boulot » déclinaison de la rubrique de Philippe Duport sur l’emploi. Son nouveau chantier? Instituer un réseau d’experts scientifiques incontestés. 130 pontes ont déjà donné leur accord pour intervenir sur l’antenne. Autant dire que le projet avance sous des cieux cléments. Sous un bon vent, comme toujours.

Parcours



1982-1986. Licence d’histoire, puis CFJ

1985-1987. Service étranger du Matin de Paris

1994-2005. L'Expansion, reporter, rédacteur en chef, directeur adjoint de la rédaction.

2005-2007. Le Parisien, directeur adjoint de la rédaction

2008-2010. France 24, directeur de la rédaction

2010-2013. Libération, directeur délégué de la rédaction

2013-2017. Le Monde, rédacteur en chef

Juin 2017. Franceinfo, directeur

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