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Pour la première fois depuis sa création, le groupe Marie Claire va posséder 100% de son capital. Arnaud de Contades, le président du directoire, détaille sa stratégie de développement.

Le groupe Marie Claire s'apprête à racheter à Lagardère les 42% de son capital. Pourquoi cette opération?

Depuis la vente des éditions internationales du groupe Lagardère à Hearst, ce rapprochement a moins de sens. Notre stratégie s’était développée à l’international. Et Lagardère était vendeur. Nous avons trouvé un accord qui sera effectif fin juin. Cette décision va de pair avec notre volonté de développer la marque Marie Claire. Aux yeux des tiers, nous apparaîtrons comme un groupe indépendant plus réactif pour faire des alliances à l’international.

Vendez-vous votre siège à Issy-Les-Moulineaux pour financer cet achat?

Non, cette opération se fait sur nos fonds propres, détenus par la holding familiale. La vente du bâtiment a eu lieu en 2017. Il s’agit d’une réallocation d’actifs qui a financé le remboursement de dettes et d’impôts sur l’immobilier. Nous louons désormais les locaux au propriétaire.

Confirmez-vous la valorisation de 53 millions d'euros pour les parts de Lagardère? Et allez-vous réduire le capital?

Je ne confirme aucun chiffre. La réduction du capital est une voie possible.

Quels sont vos axes de développement?

En France, nous ne lancerons pas de nouveaux magazines mais comptons développer le digital, soit nos trois sites gratuits Marie Claire, Cosmo et Magicmaman et notre site payant La revue du vin de France. Nous pensons renouer avec la croissance, mise à mal avec la décroissance de la diffusion, à l’horizon 2020. D'autre part, nous développons l'événementiel pour nos marques.

Avez-vous d’autres axes de diversification?

Nous voulons investir le domaine de l’éducation avec deux verticales qui correspondent à nos marques : la beauté et le vin. D’ici 2018, des actions seront réalisées. Dans un an, des cursus beauté seront ouverts à Paris pour les étrangers. Nous allons nous allier avec un acteur du secteur. Nous visons plus de la moitié de nos résultats à l’horizon 2022.

Et quelle consolidation spécifique pour la marque Marie Claire? 

Elle porte des valeurs éditoriales revenues en force [avec le mouvement #Metoo], et s'appuie sur une expertise mode et surtout beauté. Il y a déjà les licences pour les objets Marie Claire. Nous allons nous renforcer dans la beauté via notre entreprise France Lab. Elle « design » et produit des cosmétiques pour des marques tiers depuis ses bureaux de Paris, Hong Kong et New York. Nous allons créer un fonds d’investissement Marie Claire Beauty Venture pour soutenir des start-up aux concepts innovants.

Le groupe bénéficie d'une forte présence à l'international...

Oui et nous voulons nous appuyer sur cette force. Nous sommes les seuls Français à détenir un média présent dans une trentaine de pays, en joint-venture ou en licence. La moitié de notre chiffre d’affaires s’opère à l’international. Et notamment aux États-Unis, où Marie Claire se vend à un million d’exemplaires et connaît une augmentation à deux chiffres de ses revenus digitaux.

Le décès de votre mère Évelyne Prouvost en 2017 a-t-il une incidence sur le groupe?

Il n’implique pas de changement actionnarial. Elle m’avait passé les rennes en 2004 mais elle suivait les axes majeurs de notre développement et gardait un bon œil éditorial.

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