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Les organismes dûment autorisés pourront continuer à publier certains contenus à caractère religieux, mais dans des contours très définis.

Envoyer la photo d'un baptême, de cérémonies bouddhistes, ou d'une messe sur les réseaux sociaux devrait bientôt être interdit en Chine en vertu d'un projet de réglementation, dernier tour de vis en date visant les religions. Les organismes dûment autorisés pourront continuer à publier certains contenus à caractère religieux, mais dans des contours très définis, selon une proposition de loi annoncée lundi par le Bureau national des affaires religieuses.

«Aucune organisation ou individu ne peut, sous quelque forme que ce soit (texte, photo, son, vidéo, etc.) diffuser en direct ou en différé sur internet des vénérations de Bouddha, des brûlages d'encens, des ordinations de bonzes, des récitations de soutras, des offices religieux, des messes, des baptêmes ou tout autre activité religieuse», prévoit le texte.

En cas d'infraction, les organisations incriminées pourraient être interdites. Le document ne précise en revanche pas les sanctions susceptibles de viser les particuliers. Ce texte qui comprend 35 articles vise à promouvoir la «stabilité sociale» et à lutter contre «l'extrémisme». Il est publié à l'heure où le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir s'inquiète d'une possible poussée de l'islamisme radical, notamment dans la région du Xinjiang (nord-ouest), où la moitié de la population est de confession musulmane.

Contrôle numérique

Le projet de loi se présente comme un rempart contre le prosélytisme religieux. Il propose ainsi d'interdire «la distribution de produits religieux», «l'incitation faite aux mineurs à participer à des activités religieuses» ou encore les «outrages aux croyants et aux non-croyants».

Le texte est officiellement ouvert aux commentaires du public. Mais le PCC n'apporte en général que de très légères modifications à ce type de textes législatifs. De nouvelles règles encadrant les religions sont déjà en vigueur depuis le 1er février en Chine. Elles interdisent notamment les dons venant de l'étranger et restreignent les conditions d'ouverture des écoles confessionnelles.

Au Xinjiang, les autorités prohibent depuis 2017 le port du voile intégral. Elles découragent également l'observance du jeûne du ramadan par les fonctionnaires et les étudiants. Les autorités de la province du Zhejiang (est) ont mené en 2016 une campagne controversée visant à retirer les croix du sommet de nombreuses églises chrétiennes locales.

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