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Position dominante, manque de transparence… Les reproches faits à la firme de Mountain View sont multiples. Entretien avec Yann Damongeot, le directeur France de Google Marketing Platform, la nouvelle entité qui regroupe les principaux services en ligne du géant américain.

Sur le marché de la publicité en ligne, Google est en position dominante, et il existe des voix qui s’en inquiètent. Comment percevez-vous les critiques dont vous faites régulièrement l’objet et comment réagissez-vous ?

Yann Damongeot. Nous sommes ouverts à la critique et nous l’acceptons. Nous avons conscience que le succès n’est jamais définitif et qu’il faut toujours continuer à innover pour rester leader. 

Mais il serait bon d’équilibrer un peu les points de vue. Car Google réussit en France grâce à trois qualités : l’expérience, avec dix-huit ans de présence sur le marché français et tous les formats publicitaires ; l’innovation, constante pour fournir des solutions technologiques performantes ; et l’ouverture. 

Nous partageons nos recherches avec le marché, comme la valeur publicitaire que nous redistribuons volontiers. Ainsi, en 2017, Google a reversé 12 milliards de dollars aux éditeurs hébergeant les publicités Google au format display. Cela représente plus de 70 % des revenus sur le display. C’est la même chose sur YouTube où nous reversons plus de la moitié des revenus publicitaires aux créateurs de vidéos.

Certains reprochent à Google un manque de considération à l’égard de l’écosystème publicitaire. Que leur répondez-vous ?

Nous fournissons des technologies publicitaires et collaborons avec les différents acteurs à tous les niveaux de la chaîne. Il s’agit de relations partenariales très ouvertes avec les acteurs du marché comme les associations professionnelles. Nous ne prenons quiconque de haut. Tout va très vite dans l’adtech et il y a dans l’écosystème publicitaire français une concentration de pépites comme Criteo, Teads, Smart, S4M, Artefact…

Autre grief que l’on vous fait : le manque de transparence, notamment dans les mesures d’audience.

Pour savoir si leur marketing fonctionne, les annonceurs doivent accéder à des statistiques précises et actualisées. Nous avons investi dans des solutions et créé des partenariats leur permettant de comprendre et de comparer l’impact de leurs investissements à l’aide de mesures et de normes communément acceptées. En juillet dernier, nous avons approuvé les normes MRC et les directives de l’IAB relatives à la mesure des médias.

Comment voyez-vous l’avenir du marché publicitaire français ?

Le marché français est particulièrement dynamique. Selon le SRI, il pèse 2,264 milliards d’euros de chiffre d’affaires net sur le premier semestre 2018, avec plus de 15 % de croissance sur un an. Et les progressions sont encore plus impressionnantes sur des segments comme le display vidéo ou le social. Le mobile aussi progresse fortement. Et nous sommes très bien placés. Depuis 2017, plus de 50 % des requêtes sur Google sont faites sur mobile en France. Quant au programmatique, qui représente deux tiers des achats display dans le pays, sa croissance de + 50 % sur un an ne va pas se démentir. C’est une révolution en marche pour tout le secteur.

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