Actualités
Benoît Parayre, directeur général adjoint et directeur de la communication du groupe Air France, donne son point de vue sur les dernières actualités.

Le Black Friday versus les gilets jaunes.

Le Black Friday révèle une certaine vision du monde où plaisir d’offrir et joie de recevoir cèdent la place à un marketing offensif et une surconsommation frénétique. Cette sur-stimulation finit par nous faire oublier le sens de ce dont nous avons vraiment besoin. Chacun joue son rôle, mais n’est-il pas possible de conserver une certaine éthique en étant peut-être plus conscient des conséquences sur le long terme ? Quel sens y a-t-il à inciter les consommateurs à acheter ce dont ils n’ont pas nécessairement besoin, parfois au-delà de leurs moyens et au mépris de leur éventuelle précarité économique ? Alors lorsque l’on voit les gilets jaunes qui, pour une grande partie, sont victimes de véritables difficultés financières, ne risque-t-on pas de les voir demain se dresser contre ceux-là même qui les poussent à la surconsommation?

 

La menace de fermer Google News en Europe.

Notre monde traverse une période de mutation accélérée et les médias n’y échappent pas. Un nouveau modèle cherche à émerger et peine à trouver son équilibre. Google est un des acteurs essentiels et je ne pense pas que la menace puisse réellement apporter des solutions. La valeur du travail a un coût, et il est légitime que les auteurs et les journalistes soient rémunérés en conséquence. Cela ne devrait d’ailleurs pas être une exception européenne, car c’est une question qui dépasse largement nos frontières. Il est plus que jamais nécessaire de fournir une information de qualité afin de lutter contre les simplismes, les amalgames, les populismes et les fake news.

 

L’adoption de la loi anti-fake news.

La liberté d'expression est un droit, mais ce sont aussi des devoirs, car un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Mais comment légiférer pour une information juste, factuelle et libre sans tomber dans le contrôle ou la censure ? Les fake news abusent de l’ignorance des uns et se nourrissent de la complaisance des autres. Avons-nous vraiment pris conscience des effets collatéraux de l’accélération née des nouveaux médias ? Il semble que, dans cette urgence permanente, le sens s’étiole et des troubles naissent de la collusion malheureuse entre croyance et savoir. Lorsque l'on voit, notamment en Europe, la montée des populismes qui alimentent et se nourrissent de fake news, il est inévitable d’apporter aujourd’hui des réponses concrètes et des outils solides. Car la démocratie, c’est fragile !

 

Facebook qui fait face à de multiples scandales.

La prise de conscience du paradoxe entre la convivialité perçue au début par les utilisateurs et la réalité de ce média social, qui est aussi une entreprise commerciale, peut être une des origines des tumultes d’aujourd’hui. Les utilisateurs saisissent de mieux en mieux les évolutions du monde digital et deviennent plus méfiants et plus exigeants, notamment sur l’utilisation de leurs données personnelles, refusant de plus en plus qu’elles soient utilisées à leur insu. Et si les utilisateurs incitaient Facebook à s’adapter aux exigences que nous attendons des nouveaux médias ?

 

La nouvelle plateforme Culture Prime.

La culture, ça se partage et c’est bien l’enjeu : s’adresser à tous les publics. En s’adressant notamment aux jeunes sur leurs terminaux, Culture Prime a pour objectif de faire découvrir des formes de création parfois différentes de leur quotidien. Parce que la culture, c’est une façon de lutter contre les obscurantismes en s’ouvrant aux autres, c’est un outil d’émancipation, une ouverture au monde. Parce que plus on est confronté à des expressions culturelles variées, plus on ressent intimement que ce qui nous rapproche est plus fort que ce qui nous sépare.

 

Les nouvelles mesures pour l’écologie.

Toute la problématique est d’apporter des réponses concrètes aux difficultés du quotidien, tout en cherchant des réponses plus globales aux urgences de la planète qui, elles, nécessitent du temps. Construire pour demain et accompagner la transformation d’aujourd’hui, voilà la difficulté du moment, le grand écart auquel nous sommes tous confrontés... Collectivement, il nous revient à tous d’agir!

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