L'actu vue par...
Guillaume Goubert, directeur de la rédaction de La Croix, nous livre son point de vue sur l'actualité.

La confiance des Français dans les médias en pleine crise des Gilets jaunes.

La 32e édition du baromètre réalisé pour La Croix par Kantar Public fait apparaître les contradictions habituelles. Les personnes interrogées font peu confiance à la télévision et aux réseaux sociaux mais les regardent beaucoup. Elles trouvent que les médias ne parlent pas assez des sujets graves (comme le réchauffement climatique) et trop des sujets anecdotiques (la succession de Johnny) qui, pourtant, font beaucoup d’audience… Mais tout cela, cette année, a été sensiblement accentué par la crise des Gilets jaunes : la confiance dans les médias, déjà médiocre, a reculé d'un gros cran. Ce qui, cependant, est intéressant, c’est que les personnes interrogées trouvent, à une large majorité, que les médias ont trop dramatisé ces événements. Ils disent aussi que l’agressivité à l’égard des journalistes n’est pas justifiée. Bref, tout le monde est appelé au calme. Sage recommandation !


La prestation d’Emmanuel Macron devant les élus de Normandie.

On retrouve tout le talent d’Emmanuel Macron, son endurance, son incroyable connaissance des dossiers, son cran face aux objections et aux oppositions. Alors, saluons l’artiste. Mais avec un certain malaise. Car les problèmes de la nation ne peuvent être résolus par la seule magie du verbe présidentiel. Il était indispensable que le président de la République vienne ainsi à la rencontre des élus locaux. Mais cette forme brillante de stand up ne peut pas être une fin en soi. Il faut élaborer, dans le cadre du débat national qui vient de commencer, une réponse partagée par le plus grand nombre. Trouver un point de fusion entre le top-down [haut vers le bas] et le bottom-up [bas vers le haut] ne sera pas simple. Mais cela vaut la peine d’essayer.


Le départ d’Olivier Schrameck et l’arrivée de Roch-Olivier Maistre à la présidence du CSA.

Emmanuel Macron a fait un choix très classique en la personne de Roch-Olivier Maistre. Un magistrat de la Cour des comptes succède à un conseiller d’État. Le futur président a le profil d’un grand serviteur de l’intérêt public. Dans un monde audiovisuel profondément chamboulé par les nouvelles plates-formes numériques, le « calme des vieilles troupes » peut être un atout. Roch-Olivier Maistre a aussi une réputation de bon médiateur. Il aura de quoi s’employer.


La perspective d’un Brexit dur qui revient avec l’échec du plan de Theresa May.

Bien malin celui qui peut dire ce que sera la relation entre le Royaume-Uni et le continent lorsque cet interminable psychodrame sera parvenu à son terme. Tout cela montre en tout cas deux choses. D’une part, la difficulté de tirer les conséquences d’un vote par référendum : la question était simple, y répondre ne l’est pas. D’autre part, on voit qu’il faut beaucoup de temps et de labeur pour changer le cap de navigation d’un pays. Dans les deux cas, cela peut fournir de beaux sujets de réflexion de ce côté-ci de la Manche.

Le défenseur des droits Jacques Toubon alerte sur la fracture numérique entre Français.

Le Défenseur des droits a raison de s’inquiéter d’une dématérialisation à « marche forcée » des services publics. Pour les personnes âgées, handicapées ou défavorisées, une administration « en ligne » est trop souvent une administration inaccessible. Il est impératif que, pour accomplir des formalités, soit conservée la possibilité d’un contact humain, par exemple grâce à un point d’accueil dans les mairies.


La couverture médiatique du procès du cardinal Barbarin.

Mieux vaut un vrai procès qu’un procès médiatique. Les débats à Lyon semblent avoir été d’une grande qualité. Les victimes de l’abbé Preynat ont pu se faire entendre comme jamais auparavant. Les accusés sont venus devant le tribunal répondre de leurs actes sans chercher d’échappatoire. La justice est ici dans son plus beau rôle.


Facebook annonce vouloir investir 300 millions de dollars pour défendre les médias locaux et le journalisme contre les fake news.

Une telle initiative me fait penser à un paroissien richissime qui mettrait une obole dans le tronc « pour les pauvres » au fond de la nef… Cela mérite un remerciement mais ne doit dissuader personne de s’élever contre les abus de position dominante des géants du numérique.

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