Presse
Le groupe de presse ferme ses régies AdVideum et Mobvalue mais se félicite de lancements et repositionnements réussis.

On a beau être un groupe média rompu à la communication, il n’est jamais facile d’annoncer de mauvaises nouvelles. Le 9 janvier, Prisma Media a soumis en comité d’entreprise extraordinaire son projet de fermeture des deux régies externes, Mobvalue, dédiée au mobile et Advideum, dédiée à la vidéo. Des filiales achetées en janvier 2013 et janvier 2014 alors qu'elles affichaient 9 millions de chiffre d’affaires et 890 000 euros de résultat net pour Mobvalue, 15 millions d’euros de chiffres d’affaires et plus d’un million de résultat net pour Advideum. « Mais le marché du digital a totalement changé depuis deux ans avec l’internalisation des inventaires vidéos par les éditeurs. Et Mobvalue a été pénalisé par son positionnement en tant que solution mono-device » souligne-t-on chez Prisma. Côté syndical, on s’étonne de cette décision même si les pertes s’élèveraient à 30 millions d’euros (les deux actifs et l’achat du groupe Cerise ayant représenté un investissement de 100 millions d'euros). « C'est la surprise totale pour les quarante salariés auxquels la direction avait juste fait part de difficultés en novembre dernier. Des projets avaient été annoncés ainsi qu'un nouveau positionnement commercial. Il y a même eu sept recrutements depuis septembre dont un salarié qui a quitté son CDI pour arriver début janvier ». Côté Prisma, l'analyse est différente : « Nous avons cherché un nouveau business model et des solutions jusqu’au bout. »

Un retour vers le print ? 

Les difficultés assombrissent-elles le ciel du premier groupe de magazines français, qui faisait office de bon élève face à Lagardère Active et Mondadori, vendus ou en passe de l'être ? Son partenariat avec Weather Channel, présente sur les sites du pôle télé, est stoppé. Quant au pure player Beauté Addict acquis en 2017 et dont les tests sont repris par Femme Actuelle, ils seraient en veilleuse à la suite des désinvestissements de L'Oréal. Le groupe lève-t-il le pied sur certaines activités digitales moins lucratives que prévues ? Selon nos informations, le patron Rolf Heinz revient vers une stratégie plus engagée sur le print, contrairement à sa stratégie depuis 2014. Alors que l'activité repose à 83 % sur le papier et à 17 % sur le digital en 2018, le groupe vise 22 % pour le digital et 78 % pour le print en 2021. En 2017, le chiffre d'affaires du groupe n'était qu'en légère baisse (-1,1 %), à 379,8 millions d'euros. Qu'en est-il en 2018 ? Qu'en sera-t-il cette année ?

Prisma Media attend comme chaque année que la maison mère Bertelsmann publie ses comptes annuels en mars pour communiquer sur ses résultats. En off, on assure que le résultat annuel opérationnel est positif et stable, avec une rentabilité autour de 10%. Et on souligne les réussites de l'année. Côté pub, les résultats de la régie Prisma Media Solutions ont compensé les pertes du print. Côté presse, Serengo devenu Femme Actuelle Senior a doublé ses ventes (140 000 ex. en DFP) et le mook Miaou, rentable dès son année de lancement avec 30 000 ex. vient d'être adapté en allemand. Enfin, outre les vidéos (200 millions de vues par mois), les podcasts du pôle entertainment avec Previously (500 000 téléchargements par épisodes) et Climax (340 000) en tête sont un succès. Une année entre ombre et lumière, comme pour tant de médias.

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