Télévision
La Coupe du monde féminine de football, qui sera diffusée en juin prochain sur les antennes du groupe TF1, pourrait accélérer encore l’intérêt croissant des Français pour le sport féminin.

Pas moins de 5,39 millions de téléspectateurs réunis le 16 décembre 2018 sur TF1 pour la victoire de la France en finale du Championnat d’Europe féminin de handball ; 3 millions en août 2017 sur France 2 pour la défaite cette fois des Bleues en demi-finale de la Coupe du monde de rugby féminin. Moins médiatisées que le sport masculin, les compétitions sportives féminines peuvent pourtant attirer les téléspectateurs en masse. « Le sport féminin est en plein boom. Ça nous permet, à nous diffuseurs, d’emboîter le pas », a estimé Laurent-Éric Le Lay, directeur des sports de France Télévisions, lors de la présentation au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) de la deuxième édition de l’opération Sport féminin toujours. Durant le week-end des 9 et 10 février, les médias étaient incités à donner plus de visibilité au sport féminin, avec notamment davantage de retransmissions sportives, comme la diffusion le 10 février sur France 2 du match de rugby féminin Angleterre-France comptant pour le tournoi des VI Nations.

Accélérateur

« La médiatisation du sport féminin est la clé de voûte. Ça a un effet positif sur la pratique elle-même, avec par exemple l’augmentation du nombre de licenciées de football de 90 % depuis la saison 2010-2011 », a souligné Nathalie Sonnac, conseillère au CSA chargée du dossier. La prochaine Coupe du monde féminine de football, qui se déroulera en France du 7 juin au 7 juillet, et dont 25 matchs seront diffusés par le groupe TF1, dont tous les matchs des Bleues et la finale sur TF1, pourrait servir d’accélérateur. « C’est vrai que les prévisions d’audience sont différentes de celles de la Coupe du monde masculine de 2018, mais ça reste une coupe du monde, qui se déroule en France, dans un contexte où le sport féminin prend de plus en plus de place. Nous voulons accompagner ce mouvement, et même l’amplifier », indique à Stratégies François Pélissier, directeur des sports de TF1.

Des tarifs inférieurs

La parité est encore loin. Les droits de retransmission du Mondial féminin seraient de cinq à six fois inférieurs à ceux de la Coupe du monde masculine. Les tarifs publicitaires, que vient de publier TF1, sont aussi nettement inférieurs : 125 000 euros bruts le spot de 30 secondes le plus cher de la finale en cas de présence de la France, contre 280 000 euros lors du Mondial 2018. En termes de médiatisation aussi, le sport féminin n’a pas du tout la même exposition : en 2017, il a représenté entre 14 % et 18,5 % du volume horaire de diffusion de retransmissions sportives, moins qu’en 2016 (entre 16 % et 20 %) en raison de l’absence de Jeux olympiques, selon le CSA. Mais il progresse : en 2012, ce taux n’était encore que de 7 %.
« La balle n’est pas seulement dans le camp des diffuseurs. C’est une responsabilité collective, qui va de la place du sport à l’école pour les filles, à la médiatisation », rappelle François Pélissier. « Passons la barre des 20 % pour continuer cette amorce. C’est un cercle vertueux : plus le sport féminin sera médiatisé, plus on aura de licenciés, plus on aura de beaux stades et plus ce sera médiatisé », a insisté Nathalie Sonnac. Balle au centre.

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