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Le billet de Delphine Le Goff, rédactrice en chef adjointe de Stratégies.
« Ils se prenaient pour les rois de Twitter, et donc les rois du monde. » La description est signée Xavier Ternisien, ex-journaliste du Monde qui fut, il y a une petite dizaine d’années, l’un des observateurs de l’irrésistible ascension des journalistes de la Ligue du LOL. Qui vit par Twitter périt par Twitter... Après des mea culpa d’une sincérité variable et d’une étrange uniformité (mêmes formulations, même typo – du Trébuchet ?), les ricaneurs les plus cools de la place de Paris – pour certains réellement brillants, pour la plupart simplement puants – se sont fait promptement mettre à pied par leurs rédactions respectives (Libération, Les Inrocks, Usbek & Rica). Ou comment mettre au coin ceux qui étaient, jusqu’au week-end du 9 février, leurs enfants gâtés ? Car les journalistes 2.0 de la Ligue du Lol ne fascinaient pas seulement les groupies de leur génération. Les directions des rédactions ont eu pour eux, depuis le départ, les yeux de Chimène. Perdues devant les nouveaux enjeux du web et des réseaux sociaux, mortes de trouille à l’idée de paraître « old », les rédactions ont donné les clés à ces jeunes gens contents d’eux, convaincues qu’elles étaient de tenir là un sésame de modernité. Dans les recrutements, l’aura numérique – assurance de s’offrir une signature synonyme de branchitude, de s’adjoindre de nouvelles audiences – pèse souvent plus lourd que les réelles compétences journalistiques. Ou que l’éthique personnelle et professionnelle. Lesquelles ne sont certes pas très LOL…