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L'opération va valoriser Mondadori France à hauteur de 70 millions d'euros, auxquels s'ajouteront éventuellement 5 millions d'euros, en fonction des performances opérationnelles futures du groupe français Reworld Media en 2020.

Le groupe italien Mondadori va céder 100% de sa filiale française de magazines à Reworld Media, dont il va devenir actionnaire à hauteur de 8 à 10%, a-t-il annoncé lundi 18 février dans un communiqué.

Mondadori France compte plusieurs dizaines de magazines thématiques et de sites internet associés, comme Auto Plus, Pleine Vie, Top Santé, Biba, Grazia, Closer, Télé Star, Le Chasseur Français, Science et Vie.

L'opération va valoriser Mondadori France à hauteur de 70 millions d'euros, auxquels s'ajouteront éventuellement 5 millions d'euros, en fonction des performances opérationnelles futures du groupe français Reworld Media en 2020.

86% de la participation, soit 60 millions d'euros, sera payée en cash, et les 14% restants, soit 10 millions d'euros, via l'émission de nouvelles actions Reworld, qui seront souscrites par Mondadori à un prix compris entre 2,2 et 2,9 euros.

Mondadori France a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 330 millions d'euros. Le groupe italien, propriété de la famille Berlusconi, a souligné que ce projet de cession s'inscrivait «dans un processus de repositionnement», qui prévoit «une focalisation croissante sur le secteur des livres».

«Confusion entre publicité et éditorial»

Cette vente suscite l'inquiétude des salariés du numéro 3 de la presse magazine dans l'Hexagone. Ils estiment que le projet met en danger les 700 emplois de Mondadori France (en plus des centaines de pigistes).

Ils ont mené en décembre un mouvement de grève et conduit plusieurs actions pour tenter de sensibiliser les pouvoirs publics à leur cause.

Selon eux, une telle cession serait «une catastrophe pour les salariés de Mondadori France et aussi pour toute la presse écrite».

Ils reprochent à Reworld (qui possède déjà des magazines comme Auto Moto, Marie France ou Maison et Travaux) d'avoir construit son modèle sur la «confusion entre espaces publicitaires et contenus éditoriaux», les équipes rédactionnelles étant réduites à la portion congrue, au profit du recours à des sous-traitants non-journalistes.

Reworld a assuré de son côté que cette acquisition visait «à développer un groupe de média international majeur, détenteur de marques média qualitatives à fort potentiel, ainsi qu'à associer des compétences complémentaires (...) afin de faire face aux défis du nouvel environnement de marché».

 

À lire : 
- Le monde selon Reworld

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