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Dans un contexte de fake news, les traditionnelles blagues du 1er avril ne font plus l'unanimité au sein des rédactions. Tour d'horizon des médias qui ont choisi de ne pas faire de poisson d'avril en 2019.

Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Depuis quelques années, les médias francophones commencent à abandonner la tradition printanière du 1er avril. Un mouvement dont les médias norvégiens et suédois ont été pionniers. La raison avancée par une large majorité des rédactions : blagues et fake news ne font pas bon ménage, en particulier dans un climat de défiance envers les médias.

Ainsi, Numerama, site d’informations dédié au numérique et à la tech, ne publie plus d’information parodique depuis quatre ans. Cette année, la rédaction réitère son boycott. «Comme chaque année, Numerama ne créera pas de fausses informations pour la blague du premier avril. Cela ne colle pas avec le job d’un média», annonce le compte twitter du pure player.

Le quotidien québécois Le Devoir ne participe pas non plus à la tradition humoristique cette année. Arnaud Granata, président d’Infopresse, média spécialisé dans le marketing et la communication, livre son analyse dans les colonnes du quotidien : «Il y a une responsabilité qui me semble prise par les médias qui refusent de participer au premier avril. Ça ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas faire preuve d’humour, mais il y a des sections pour ça — la publicité, la promotion. Les médias doivent être une référence de crédibilité.»

Les rédactions régionales de France 3 avancent le même argumentaire : «Nous ne voulons pas semer le doute ici et participer à mélanger le vrai et le faux, fût-ce pour plaisanter. […] Nombreux sont les événements, pléthoriques sont vos réactions qui montrent que pour vous aussi, comme pour nous, l'information, c'est sérieux. Ces derniers mois plus encore.»

Ces rédactions préfèrent laisser ce travail délicat aux sites parodiques comme Le Gorafi ou Nordpresse qui publient chaque jour de faux articles et sont identifiés comme tels par la majorité des internautes.

La tradition reste encore présente dans bon nombre de rédactions comme, par exemple, chez Maddyness, site d’actualité des start-up, qui publie des articles parodiques tout au long de la journée. Face aux critiques, une de ses journalistes, Géraldine Russell, indique sur Twitter que ces articles ont pour rôle de «souligner les travers de la Tech... et des médias Tech. Selon elle, c’est aussi le rôle des journalistes de savoir prendre du recul.»

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