Culture
Après les Séries Mania de Lille, la ville de Cannes se prépare à accueillir un autre type de festivaliers : les séries. Présidée par l'ancienne ministre de la Culture Fleur Pellerin, Canneseries proposera des programmes autour de l'humour et de la dystopie.

Moins d'une semaine après Séries Mania à Lille, c'est au tour de Cannes de dérouler son tapis rose vendredi 5 avril pour accueillir son festival de séries, dont la deuxième édition débute avec la projection du très attendu « Vernon Subutex ». Dans la compétition entre festivals, Canneseries s'appuie sur les codes cannois (montée des marches, projections au Palais des festivals, soirées, cérémonie de clôture retransmise en clair sur Canal+) et se déroule en parallèle du MIPTV, rendez-vous incontournable de l'industrie mondiale de la télévision. Après avoir présenté en 2018 « Killing Eve » et « La vérité sur Harry Québert », et réuni 20.000 participants, Canneseries mise du 5 au 10 avril sur l'adaptation du best-seller de Virginie Despentes, « Vernon Subutex ». Diffusé à partir du 8 avril sur Canal+, la série réalisée par Cathy Verney suit les aventures du dénommé Vernon, disquaire parisien expulsé de son appartement. Naviguant entre canapés d'anciens amis et lits de fortune, il va finir à la rue. Une épopée rock avec une galerie de personnages fascinants, de la jeune fille voilée à l'ex-star du porno ou la cyberdétective sans foi ni loi. A mi-chemin entre drame et comédie, la série s'appuie sur un casting quatre étoiles avec des têtes connues comme Romain Duris, Céline Sallette et Laurent Lucas et de nouveaux venus, à l'instar des chanteuses Fishbach et Calypso Valois. Une bande-son résolument rock réunissant Janis Joplin, Kid Loco ou New Order vient compléter ce portrait très générationnel, qui devrait ravir les fans de Despentes. Après cette mise en jambe, l'heure sera à la compétition.

 

Dystopie et humour

Un jury composé de Baran bo Odar, créateur d'origine suisse de « Dark » (série sur Netflix), le Britannique Stephen Fry ou l'actrice Emma Mackey (révélée dans "Sex Education") devra départager dix séries inédites, sur la base d'un ou deux épisodes de la première saison. Parmi ces séries, « The Feed », créée par Channing Powell de « Walking dead ». Attendue sur Amazon, cette série anglo-saxonne, avec le Britannique David Thewlis, imagine un futur proche où une technologie implantée dans les cerveaux empêche les humains de communiquer directement. Avec des conséquences désastreuses à la clé. Autres séries attendues: « The outbreak », sur une épidémie transformant Moscou en ville fantôme, « Nehama », série israélienne sur un quadra veuf qui rêve de stand-up, « The 12 » comme le nombre de jurés d'un procès médiatique en Belgique. Après avoir présenté des fictions plutôt « sérieuses » l'an dernier, Canneseries ose l'humour avec la série norvégienne « Magnus » mêlant enquête policière et mythologie scandinave et l'espagnole « Perfect life » sur trois femmes en crise. Manifestation présidée par l'ancienne ministre de la Culture Fleur Pellerin, Canneseries sera aussi l'occasion de saluer le talent de Diana Rigg, connue autant des fans de « Chapeau melon et bottes de cuir » que de « Games of Thrones ». L'actrice viendra échanger lors d'une masterclass, tout comme Steven Knight, le créateur de « Peaky Blinders ». Hors compétition, les curieux pourront aussi découvrir la série déjantée du cinéaste Gregg Araki « Now Apocalypse », plonger dans l'horreur avec « NOS4A2 », avec Zachary Quinto (vu dans « Star Trek », le film) ou découvrir l'Inde du XIXe siècle avec « Beecham House », présenté comme une sorte de « Downtown Abbey » en Inde. En plein Brexit, le festival fera écho à l'actualité avec la projection en clôture de « Years and years » (hors compétition), avec Emma Thomson. Une fiction aux accents dystopiques, qui suit le quotidien d'une famille britannique pendant 15 ans alors que la Grande-Bretagne se retire de l'Europe.

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