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Le prestigieux prix récompense deux enquêtes, l'une du New York Times sur la fortune de l'ex-promoteur immobilier, et l'autre du Wall Street Journal, sur l'existence de versements pour acheter le silence de deux anciennes maîtresses supposées de Donald Trump.

Le prix Pulitzer a, entre autres, été attribué lundi 15 avril à deux enquêtes journalistiques sur Donald Trump, la première du New York Times et la seconde du Wall Street Journal (WSJ), toutes deux défavorables au président. L'enquête du quotidien new-yorkais évoquait comment l'ancien promoteur avait bâti sa fortune, celle du Wall Street Journal a révélé l'existence de versements pour acheter le silence de deux anciennes maîtresses supposées de Donald Trump.

Récompensés dans la catégorie « journalisme explicatif », David Barstow, Susanne Craig et Russ Buettner, du New York Times, étaient partis des affirmations récurrentes du président des États-Unis selon lesquelles il s'était fait tout seul. Après plus d'un an d'enquête, ils ont affirmé, début octobre, que Donald Trump avait, en réalité, reçu de son père, sur plusieurs années, l'équivalent de 413 millions de dollars d'aujourd'hui. Des fonds qui auraient, pour partie, été transférés par le biais d'une société écran, ce qui leur aurait permis d'échapper à l'impôt.

« Déjà vu », a répondu Trump

L'enquête, « à charge » selon Donald Trump, avait été balayée par le président républicain, qui avait qualifié son contenu d'« ennuyeux » et « déjà vu ». Elle a néanmoins débouché sur l'ouverture d'une enquête par l'administration fiscale de l'État de New York, dont les conclusions ne sont pas connues. Le prix attribué au WSJ, dans la catégorie « journalisme national », ne l'a pas été pour une enquête mais une série d'articles.

Début janvier 2018, le quotidien financier avait été le premier à rapporter l'existence d'une liaison supposée entre Donald Trump et l'actrice de films pornographiques Stephanie Clifford, alias Stormy Daniels. En novembre 2016, il avait déjà publié le scoop du versement de 150 000 dollars que le groupe de presse American Media Inc (AMI), éditeur de l'hebdomadaire à scandale National Enquirer, avait fait à une ancienne playmate, Karen McDougal, pour les droits du récit de son aventure supposée avec le futur président des États-Unis.

Allié, à l'époque, de Donald Trump, AMI avait en réalité l'intention d'enterrer l'histoire, selon plusieurs médias américains. Donald Trump a toujours nié l'existence de ces liaisons. Son ancien avocat et homme de confiance, Michael Cohen, a affirmé, sous serment, que le milliardaire n'ignorait rien des paiements qu'il avait effectué en son nom.

 

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