Start-up
Muzeek est le fruit d’une rencontre entre un homme de musique, André Manoukian, et un serial entrepreneur de la tech, Philippe Guillaud. Il y a deux ans, ils fondent cette plateforme permettant de synchroniser automatiquement de la musique à une vidéo.

C’est au cours d’un dîner à San Francisco au début de l’année 2017 qu'André Manoukian expose à Philippe Guillaud ses difficultés face à l'explosion des demandes de musique dans l'univers de la vidéo. « Certains acteurs tels que Brut ou Loopsider peuvent requérir jusqu'à 10 000 morceaux de musique sur une année », explique le musicien. En réponse, l'ingénieur lui fait part de ses avancées en matière d'intelligence artificielle. « Si cela consiste à remplacer l’humain par la machine, cela ne m’intéresse pas », lui rétorque André Manoukian. « Au contraire, il s'agit d’utiliser l'IA pour aider l'artiste ! », rassure Philippe Guillaud. C’est ainsi que le concept de la start-up Muzeek a jailli : une solution technologique capable de transformer de la musique enregistrée par de « vrais » musiciens en multiples variations originales. Une fois générés, le rythme, l'intensité et même le volume des morceaux s'adaptent automatiquement à n'importe quel contenu audiovisuel (clip, vidéo, podcast…). Il est ainsi possible d’indiquer à la machine si l'on souhaite plutôt une musique triste, enjouée ou à suspense…

Pour les non initiés

L’intérêt de l’outil est double : d’une part, Muzeek démultiplie le travail du musicien et le rémunère à chaque musique générée par l'IA, d'autre part, la solution représente un gain de temps très précieux pour tous les producteurs de contenus vidéo qui voient leur travail de montage considérablement facilité. « Notre plateforme s'adresse à des entreprises qui ne sont ni des spécialistes de la musique, ni du montage. Ce sont des médias, des agences de publicité, des sociétés de production, etc. », détaille Philippe Guillaud.
Le logiciel est gratuit et téléchargeable facilement en ligne (www.getmuzeek.com) mais le modèle économique de Muzeek repose sur différents abonnements, de 19 à 400 euros par mois. Ils donnent accès à l'ensemble du catalogue (plus de 25 000 œuvres) et permettent de d'expérimenter la technologie de synchronisation. Une fois les musiques exportées, l'utilisateur en devient propriétaire. Plusieurs milliers d'utilisateurs testent déjà la plateforme.
Muzeek compte une dizaine de collaborateurs, « un tiers de musiciens, un tiers d’ingénieurs et un tiers de commerciaux », et a levé 1,2 million d’euros en novembre 2018 auprès de One Ragtime et de Bpifrance. En projet : l'ouverture d'un bureau à Los Angeles, pour se rapprocher du marché du cinéma…

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