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Après avoir réussi son virage numérique, le groupe Le Monde se donne pour priorité d'attirer de nouveaux lecteurs, des jeunes mais aussi des publics au-delà de nos frontières, a expliqué Louis Dreyfus, président du directoire, lors d'une conférence à Montréal.

Le groupe du quotidien Le Monde, désormais rentable grâce à sa stratégie numérique, concentre ses efforts sur son attractivité auprès des jeunes et du lectorat à l'étranger, a déclaré son président, Louis Dreyfus, en visite à Montréal le 10 mai. Son avenir est principalement basé sur sa «capacité à attirer de nouveaux lecteurs», à «aller vers les nouvelles générations et même au-delà de nos frontières», a expliqué Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde lors d'une conférence au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).

La «conquête de nouveaux publics» souhaitée, notamment les moins de 25 ans, passe principalement par les plateformes numériques comme Instagram, Snapchat, Whatsapp et YouTube, selon le président du groupe. Le Monde revendique par exemple un million de lecteurs de moins de 18 ans sur Snapchat, qui «nous lisent gratuitement, mais si dans 10 ans, j'en garde 15% à 20% et que j'arrive à les faire payer, j'ai transformé le modèle économique du groupe», selon Louis Dreyfus.

Une version anglophone à l'étude

Le groupe de presse a également des ambitions internationales, à travers Le Monde Afrique, qui comprend une trentaine de journalistes, mais aussi une éventuelle «version anglophone» dans l'avenir. «Pour l'instant, aucun des grands médias n'a réussi à construire un portefeuille d'abonnés numériques à l'étranger, c'est pour cela que l'on considère que c'est un enjeu majeur pour nous», a également Louis Dreyfus, précisant qu'actuellement, «13% des abonnés ne sont pas des abonnés français».

Près de 70% du chiffre d'affaires provient désormais des lecteurs, et la proportion d'abonnés numériques sur les 313 800 abonnés au Monde en 2019 est maintenant majoritaire par rapport aux abonnés à l'édition papier. «On considère que l'avenir de la presse de qualité, c'est une presse payante», a-t-il estimé, précisant que «depuis deux ou trois ans, un cycle s'est inversé, avec de plus en plus de gens prêts à payer pour de l'information de qualité».

En ce sens, Le Monde a engagé 140 journalistes supplémentaires depuis 2010 car «pour faire un média de qualité, il faut plus de journalistes». Le groupe de médias, qui rassemble le quotidien éponyme mais aussi Courrier International, L'Obs et Télérama, entre autres, a réalisé un bénéfice de 15,3 millions d'euros en 2018, notamment grâce à ses contenus numériques.

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