Justice
L'association Prenons la Une a adressé le 20 mai un signalement au procureur de Paris pour que soit ouverte une enquête sur l'affaire «Ligue du LOL», un groupe dédié au harcèlement, actif dans les années 2010 dans les milieux du journalisme et de la pub, et prenant principalement pour cible des femmes.

L'association féministe Prenons la Une, qui milite pour l'égalité femmes-hommes dans les médias, a adressé lundi 20 mai un signalement au procureur de Paris pour qu'il ouvre une enquête sur les agissements des membres de la Ligue du LOL. Ce groupe Facebook privé créé dans les années 2010, qui comptait une trentaine de journalistes, publicitaires et graphistes, a été mis au jour en février par le site de fact-checking de Libération, Checknews. 

«Les agissements de la Ligue du LOL révélés depuis février 2019 dans de nombreux articles de presse sont susceptibles de recouvrir des infractions telles que harcèlement moral, injure raciste et incitation à la haine raciste et sexiste», estime l'association dans un communiqué. «Pour les victimes passées, et pour éviter que ces faits se renouvellent, conformément à l'objet de notre association, nous demandons au procureur de la République l'ouverture d'une enquête sur ces événements», poursuit le communiqué. L'association appelle aussi la garde des Sceaux Nicole Belloubet, et la secrétaire d'État aux Droits des femmes, Marlène Schiappa, à faire de même. Une autre association, SOS Racisme, avait déjà adressé un signalement similaire au parquet mi-février.

Effacement de tweets

La présidente de l'association Léa Lejeune, elle-même victime de la Ligue du LOL, «regrette qu'il n'y ait pas eu d'enquête préliminaire ouverte dans cette affaire». Pour elle, il s'agit de «faire la lumière sur l'ampleur des faits» et leur gravité et voir aussi s'il y a ou non prescription pour permettre aux victimes qui le souhaitent de porter plainte. De son côté, Jean-Baptiste Soufron, l'avocat de Prenons la Une, déplore : «Le parquet n'a toujours pas ouvert d'enquête, or les auteurs des faits sont en train d'effacer leurs données, leurs tweets, de faire retirer leurs noms des articles. C'est une stratégie qui fait peur aux victimes. Il est temps qu'ils soient enfin interrogés par la justice». L'enquête permettrait notamment de «récupérer un certain nombre d'éléments qui ont été effacés», note le signalement.

En début d'année les rédactions et les agences ont été secouées par ce scandale de La Ligue du LOL. Une dizaine de mises à pied et licenciements ont été décidés dans le sillage de cette affaire mais aucune plainte n'a été déposée.

 

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