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Alors que le modèle économique reste à trouver, 11 % des Français en sont équipés. Et ils pourraient être 36 % à l'horizon 2025. Mais le développement des enceintes connectées est plus lent qu'attendu.

Ce devait être le cadeau incontournable de Noël 2018. Mais le raz-de-marée espéré par les fabricants se fait attendre. En 2019, 10 % des internautes français de plus de 15 ans ont déjà utilisé une enceinte connectée, objet présent sur le marché depuis août 2017 tandis que 11 % en possèdent une, dont 5 % acquise en 2018. Toutefois, les deux tiers ne veulent pas s'équiper car il n'en voient pas l'utilité. Les amateurs restent essentiellement des hommes (59 %) des 15-34 ans (48 %), des CSP+ (45 %), des Franciliens (28 %), au sein de foyers avec enfants (49 %). Ces résultats sont révélés par l'étude menée par Hadopi et le CSA, fruit de la première collaboration entre les deux régulateurs. Elle se fonde sur des interviews d'experts du secteur, sur un tour d'horizon du marché et un sondage Harris Interactive (2 605 individus, dont 2 285 usagers). 

Un marché immature

« Il y a un potentiel de développement en France mais le marché n'est pas encore mûr, souligne Hervé Godechot, du CSA. Aux États-Unis, où les enceintes connectées existent depuis fin 2014, une personne sur quatre en utilise une. » Pour quoi faire ? Selon l'étude, les Français demandent la météo (à 78 %), recherchent une information (à 75 %), ou une bonne blague (65 %). « On estime que sa progression sera similaire à celle de la tablette. À nos yeux, l'enceinte connectée dépassera largement des équipements de type casque de réalité virtuelle ou montre connectée », estime Louis de Broissia, chargé de l'étude pour Hadopi.

Si le marché est en développement, le modèle économique reste à trouver. Ont déjà répondu présents des éditeurs de presse (Le Parisien, L'Équipe, Télé Loisirs, 20 Minutes), des radios (Radio France avec notamment Franceinfo, NRJ, RTL, Skyrock, Nova) et des chaînes de télévision (LCI, BFMTV), ainsi que des pure players (Brut, Konbini, Binge) et des services de streaming musical (Spotify, Deezer). Mais les revenus y sont quasi inexistants. Pour les régulateurs, le partage de la valeur entre médias et fabricants mais aussi le référencement des offres et services sont un point de vigilance. Car l'enceinte connectée est encore un moteur de réponse et non de recherche, tributaire des services fournis à l'achat ou mis en place par l'utilisateur.

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