Politique
Le gouvernement a recruté des influenceurs pour promouvoir son nouveau «Service national universel» auprès des jeunes, ont confirmé le 17 juillet les services de Gabriel Attal, après un article de Libération.

Sundy Jules (1,3 million d'abonnés sur YouTube) et «Enzo, tais-toi!» (1,1 million d'abonnés) ont publié de courtes vidéos sur Instagram pendant le week-end, renvoyant vers un clip officiel faisant la promotion du SNU. «T'as plein d'activités, t'apprends énormément de choses», s'enthousiasme notamment Sundy Jules, 20 ans.

Aucun des deux ne précise si l'opération est payée par le gouvernement. L'agence Foll-Ow, qui gère la carrière des deux youtubeurs, a indiqué à Libération qu'il s'agissait bien de partenariats, sans préciser s'ils étaient rémunérés.

Le youtubeur Tibo in Shape a de son côté publié vendredi 12 juillet une vidéo tournée en Guyane avec les jeunes du SNU, où il pose des questions à Gabriel Attal. Le youtubeur aux six millions d'abonnés, spécialisé au départ dans la musculation et le fitness, puis qui a élargi ses vidéos à des sujets très variés, précise en début de vidéo qu'elle inclut une «communication commerciale».

Partenariats rémunérés

Les plateformes Konbini, Démotivateur, Melty ou MinuteBuzz ont également diffusé des messages promouvant le SNU à leurs abonnés sur différents réseaux sociaux.

Le secrétariat d'État de Gabriel Attal a confirmé à l'AFP avoir eu recours à «3-4 jeunes qui ont une réelle influence» sur les réseaux sociaux. «On avait un impératif: communiquer auprès des jeunes», a expliqué un porte-parole du secrétaire d'État. «Comme Jean-Michel Blanquer l'a déjà fait pour la réforme du baccalauréat ou Muriel Pénicaud pour la réforme de l'apprentissage, on a fait appel à des influenceurs sur les réseaux sociaux. Ce sont des partenariats rémunérés, c'est la même chose que d'acheter de l'espace dans un journal» pour diffuser des publicités, fait-il valoir. Le coût de ces opérations de communication n'a pas été communiqué. Le secrétariat d'État avait déjà sélectionné parmi les volontaires du SNU des «ambassadeurs» chargés de parler aux médias.

Si la pratique est plutôt inédite en France, elle est devenue habituelle au Canada où le gouvernement a dépensé «quelques centaines de milliers de dollars» ces trois dernières années pour promouvoir la sécurité en ligne ou sensibiliser les jeunes aux dangers des opioïdes, selon Radio Canada.

Quelque deux mille adolescents ont expérimenté en juin le nouveau service national, plus civique que militaire. Un projet polémique et impulsé par le président Macron qui espère renforcer la «cohésion de la Nation» avec ce dispositif, appelé à devenir obligatoire pour tous les jeunes de 16 ans.

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