Télévision
Trois ans après Paris, le groupe Altice a donné le coup d’envoi de BFM Lyon le 3 septembre, avant Lille. Une stratégie de maillage du territoire qui redonne un nouveau souffle aux télés locales.

C’est depuis le quartier de la Confluence, à deux pas du Progrès et d’Euronews, que BFM Lyon a commencé à émettre le 3 septembre. Au programme de cette nouvelle chaîne locale d’information en continu, née sur les vestiges de TLM que le groupe Altice a rachetée fin 2018, deux tranches d’info incarnées (6h30-9h30 et 17h-20h), des boucles d’images, une émission politique hebdomadaire en vue des municipales, des rendez-vous de sport (football, rugby et basket) et la rediffusion des matchs de l’Olympique lyonnais en Ligue des champions. Quinze journalistes composent la rédaction, auxquels s’ajoutent une dizaine de personnes dont quatre à la régie. Des synergies avec les autres journalistes du groupe sont également prévues, notamment ceux de RMC Sport.

Un modèle qui n'existe pas

« Nous voulons décliner en local le modèle d’info en continu de BFMTV. Aujourd’hui, ce modèle n’existe pas à la télévision. À nous d’être à la hauteur, tant en termes de qualité que de réactivité », explique Hervé Beroud, directeur général délégué d’Altice Média, en charge de l’information et du sport du pôle audiovisuel.

Fin 2016, le groupe d’Alain Weill avait déjà lancé BFM Paris, qui revendique aujourd’hui une audience de 500 000 téléspectateurs quotidiens, pour un effectif de 40 journalistes. « BFM Lyon est la première pierre vraiment régionale de notre maillage local. Notre objectif est d’arriver à une dizaine de chaînes à terme », indique Hervé Beroud. Le 9 août, Altice a annoncé l’ouverture de négociations exclusives avec les actionnaires de Grand Lille TV en vue de lancer BFM Grand Lille. Le closing est annoncé pour septembre. Des discussions sont aussi en cours dans deux autres villes.

Double avantage

Pour Altice, l’avantage d’un tel réseau de chaînes est double : aller chercher le marché de la publicité locale en développant notamment des offres multi-villes, et faire profiter ses chaînes nationales, BFMTV en tête, de ces forces journalistiques en région. Pour les chaînes locales, dont nombre d’entre elles ont souffert du désinvestissement de la PQR ces dernières années, c’est aussi l’assurance d’une plus grande stabilité économique. « L’expérience a montré que les télés locales ont besoin d’une colonne vertébrale solide », souligne le directeur général délégué d’Altice Média.

Le constat est le même du côté du réseau Vià, qui fédère sous une même bannière 19 chaînes locales. Onze ont déjà adopté une marque et un habillage communs, le reste le fera d’ici octobre. Contrairement à BFM, une matinale commune des territoires, confiée au journaliste Cyril Viguier (ex-Public Sénat), va être déployée ces prochaines semaines sur l’ensemble des chaînes du réseau Vià. Également en projet, une émission hebdomadaire sur la consommation citoyenne, en partenariat avec la marque « C’est qui le patron », qui devrait voir le jour en octobre, et un jeu présenté par Julien Lepers, prévu début 2020. « Longtemps, l’intérêt pour les chaînes locales n’y était pas, que ce soit sur le plan technique, juridique… Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et le mouvement des Gilets jaunes illustre cette appétence pour les territoires », pointe Christophe Musset, président du groupe Médias du Sud et de ViàRéseau.

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