Audiovisuel
Vingt-trois suspects ont été arrêtés dans le cadre d'un coup de filet mené par les polices de six pays européens, dont la France, contre la plateforme illégale Xtream Codes.

Les polices d'une demi-douzaine de pays européens ont annoncé le 18 septembre avoir démantelé un vaste réseau de piratage de plateformes de télévision payante en ligne représentant quelque cinq millions d'utilisateurs seulement pour l'Italie. Les forces de l'ordre d'Italie, de Bulgarie, de France, d'Allemagne, de Grèce et des Pays-Bas ont procédé à des perquisitions, coordonnées par l'agence de coopération judiciaire européenne Eurojust, basée à La Haye, aux Pays-Bas.

Les polices de ces pays ont arrêté au moins 23 suspects dans le cadre d'une opération contre la plateforme illégale désactivée, baptisée Xtream Codes, qui, selon Eurojust, aurait causé environ 6,5 millions d'euros de pertes au marché légal. «Les dommages causés aux sociétés de télévision, au secteur privé et aux institutions publiques sont immenses», a déclaré le représentant de l'Italie à Eurojust, Filippo Spiezia, lors d'une conférence de presse à La Haye. «Les effets de cette activité illégale incluent une concurrence déloyale, des pertes financières (...) et des milliers d'emplois en danger», a-t-il ajouté.

60 millions d'euros de chiffre d'affaires

L'Allemagne, la France et les Pays-Bas ont fermé environ 200 serveurs informatiques dans le cadre de l'opération. Celle-ci a permis la mise au jour et la désactivation «de la plateforme illégale de télévision en ligne (IPTV) la plus répandue parmi les pirates informatiques», selon la police financière italienne. La plateforme permettait la revente illégale, via un unique abonnement et au prix de 12 euros, des contenus de plusieurs bouquets de programmes (dont ceux produits par les groupes audiovisuels Sky, DAZN, Mediaset, Netflix et Infinity) au client final.

Représentant plus de cinq millions d'utilisateurs pour la seule Italie, pour un chiffre d'affaires estimé à environ 60 millions d'euros, Xtream Codes avait été mise au point par deux citoyens grecs, précise la police financière dans un communiqué. Des opérations illégales «permettaient des prélèvements sur des comptes courants ou via Paypal équivalents à 100 000 euros par mois», a expliqué le représentant du parquet de Naples lors d'une conférence de presse toujours le 18 septembre.

Jusqu'à trois ans de prison

La plateforme pirate permettait de convertir en données numériques des flux audiovisuels protégés par des droits de reproduction. Selon la police financière, les membres de l'organisation, dont 25 ont été identifiés, géraient leurs affaires depuis des locaux informatiques installés à l'étranger d'où étaient retransmis des signaux numériques à grande échelle, y compris en Italie. Les enquêtes européennes, qui visaient trois sociétés et cinq personnes physiques, ont abouti à la mise sous séquestre de l'ensemble de la plateforme Xtream Codes ainsi que de 800 sites internet et de 183 serveurs informatiques affectés à la reproduction et à la diffusion de flux audiovisuels.

Les responsables de l'organisation sont poursuivis pour association de malfaiteurs aux fins de reproduction et de commercialisation illégale de télévision en ligne, avec la circonstance aggravante de délit transnational. Ils encourent une peine de six mois à trois ans de prison et jusqu'à 25 822 euros d'amende.

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