Application
Avec 13 millions d’utilisateurs et une levée de fonds de 28 millions de dollars, l’appli Triller se présente comme un concurrent direct de TikTok, et s’accroche sur le marché concurrentiel des réseaux sociaux.

«Si Spotify et YouTube avaient un bébé, ce serait Triller», s’amuse Claude Crevelle, son directeur général. Triller est une application de clips vidéo alimentée par de l'intelligence artificielle. Sa technologie propriétaire synchronise en quelques secondes les mouvements détectés dans chaque image d’une vidéo avec le rythme d’une musique choisie. La promesse: un montage automatisé d’une qualité professionnelle. Ces petits clips peuvent être téléchargés et diffusés sur les autres réseaux sociaux. 
Triller n’hésite pas à également s’afficher comme le concurrent direct du Chinois Tik Tok. Pour autant, comme le souligne le DG, la spécificité de Triller est de vraiment se concentrer sur la musique, avec 90% de contenus musicaux: «Nous avons la volonté de rémunérer les artistes. D’ailleurs Triller a souscrit des contrats de licences avec les principales majors de l’industrie musicale, ce qui, à l’heure des contraintes imposées par la réforme européenne du droit d’auteur, permet de diffuser en toute légalité sur toutes les plateformes.» Tik Tok et Triller se distinguent également au niveau de la technologie, la première fonctionnant plus par ajout d’effets sur une prise vidéo, tandis que le second propose de mixer plusieurs prises en fonction de la musique qui a été choisie.

Sans pub
Chose rare, Triller est une plateforme sans publicité, qui fonctionne plutôt «comme une marketplace entre les influenceurs et les marques ou les labels», selon Claude Crevelle. Pour les labels, Triller représente un espace de mise en avant de leurs artistes par des influenceurs (1 500 créateurs certifiés), mais aussi une opportunité de diffusion sur les autres réseaux. Les marques peuvent gérer leurs campagnes de A à Z, contrôler le contenu avant publication, et disposent d’outils de tracking dans l’appli mais également hors Triller… 
Inventée à New York en 2015 par deux cousins musiciens, David Libermann et Sa my Rubin, Triller a été d’abord pensée pour les musiciens. Il s’agissait alors d’un outil de montage automatique. À l’été 2017, Mike Lu, l’actuel PDG, rachète la technologie, renouvelle l’équipe managériale et développe l’activité en tant que réseau social. En 2019, Triller annonce avoir franchi la barre des 13 millions d'utilisateurs actifs et 60 millions de téléchargements dans le monde. Aujourd’hui, les 45 salariés de la jeune société sont répartis entre San Francisco (siège), Los Angeles et Paris. La France représentant de 15 à 20% de l’audience, c’est un marché prioritaire pour la start-up. Avec une série B de 28 millions de dollars, menée par Proxima Media, et bouclée ce mois-ci, Triller n'a pas fini de faire parler d'elle.

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