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Laurent Frisch, directeur du numérique et de la production de Radio France, nous donne son point de vue sur l'actualité de la semaine.

Le déplafonnement envisagé par Franck Riester, ministre de la Culture, des recettes publicitaires de Radio France, fixé à 42 millions par an aujourd’hui et qui représentait 47,6 millions en 2018, en incluant les messages d'intérêt général.

L'important, c'est de trouver les conditions d’un financement pérenne pour l’audiovisuel public.

 

Le développement d’une offre numérique jeunesse pilotée de concert par Radio France et France Télévisions dans le cadre de la réforme de l'audiovisuel.

Nous lançons dès aujourd’hui une seconde édition de l’accélérateur d’idées de nos collaborateurs, initié en 2018. Il avait permis de créer « La Chouette radio », objet diffusant des programmes produits par Radio France et contrôlés via une appli par les parents. Cette année, l'accélérateur se fera en association avec France Télévisions. Il reste cependant à prendre en compte des usages différents : la vidéo est plutôt liée à la sortie d'école et l’audio au coucher. Face à la crise du modèle économique des médias traditionnels, avoir un service public fort est indispensable et il faut avoir une offre de qualité dès l’enfance. Les podcasts jeunesse natifs de Radio France rencontrent d'ailleurs un grand succès (Oli avec 2 millions d’écoutes, Les Odyssées avec plus d’un million et Salut l’info, notre nouvelle offre proposée par Franceinfo et Astrapi).

 

Les recettes pub qui progressent fortement sur le digital au premier semestre, légèrement en radio alors qu'elles baissent en presse et se maintiennent en télé, selon le Bump.

C’est une bonne nouvelle pour la radio. Mais la captation des recettes par le duopole des géants du net Google et Facebook n’en est pas une. Les médias finançaient avec cette valeur publicitaire leur contenu. Il faut réguler le digital pour une meilleure redistribution de ceux qui produisent du contenu. Au côté de la publicité, il y a deux modèles économiques pérennes : l’abonnement qui est le financement par chacun, ou le service public qui est le financement par la collectivité.

 

 

Le lancement de Threads, la messagerie Instagram de Facebook. 

C’est la bataille des réseaux sociaux à destination des moins de 25 ans. Je vois la capacité des géants du net, en l’occurence Facebook, à constater leurs échecs, ici sur les jeunes, et à prendre de nouvelles voies très rapidement. J'ai testé cette messagerie et je n’ai pas vu suffisamment d’attraits par rapport à Snapchat pour me faire changer.

 

Le smartphone à double écran imaginé par Microsoft.

Ça a l’air d’un gadget hybride pour un utilisateur qui ne saurait pas choisir entre le smartphone et la tablette. Comme si Microsoft n’avait pas su lui-même choisir. Et j’y vois un risque multiplié par deux de casser son écran...

 

Le public au rendez-vous de Médias en Seine, organisé par Les Echos et Franceinfo.

C’est réjouissant. Avec internet, les médias ont perdu le monopole de donner l’accès au contenu - information, culture, divertissement. Mais la passion du public pour la fabrication du contenu est là. Cela doit inciter les médias à croire en leur force. S’ils trouvent un équilibre économique, ils ont un bel avenir devant eux à l’heure d’internet. 

 

Eric Zemmour et son discours politique anti-immigration qui amènent RTL à l'écarter de son antenne tandis que Paris Première et Le Figaro le maintiennent. 

Si les médias gardent une personnalité polémique, ils font un choix éditorial. Ensuite, qu'il soit écarté ou non de ces médias ne menace pas sa liberté d’expression : avec YouTube et les réseaux sociaux, les espaces pour s’exprimer sont en quantité illimitée.

 

Mondadori où 190 journalistes sur 330 quittent leur emploi à la suite du rachat par Reworld, qui se refuse à des engagements sur la pérenité des titres rachetés.

C’est un nouvel avatar de la crise économique des médias face au digital. Il y a là la confrontation de deux visions des médias. D’un côté, Mondadori repose sur un modèle où la publicité finance un projet éditorial alors que visiblement chez Reworld, un projet éditorial sert à créer un espace publicitaire. Cela semble être deux visions opposées. J’ai longtemps été lecteur de Sciences et vie, qui demeure une autorité en matière de rigueur et de vulgarisation scientifique. J’espère que l’identité de ce titre sera préservée. Si plus de la moitié des journalistes quittent un groupe, et je pense que cela n’est pas de gaieté de coeur, c’est probablement qu’ils sentent les dangers qu'il y a à travailler pour créer uniquement des recettes publicitaires.

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