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Ce retrait a été largement interprété comme une soumission à Pékin par les partisans du mouvement pro-démocratie, alors que la Chine a accru la pression sur les sociétés étrangères qu'elle soupçonne de soutenir la rébellion.

Tim Cook, le PDG du géant américain, a expliqué jeudi 11 octobre à ses employés que «protéger les utilisateurs» avait été le principal facteur dans sa décision de retirer l'application qui permettait aux Hongkongais de localiser les policiers sur une carte.

D'après une lettre diffusée en interne qui a fuité dans la presse américaine, le patron évoque des «informations crédibles» de la police et d'utilisateurs à Hong Kong, selon lesquelles l'application servait à «attaquer des agents de police isolés, des individus et des propriétés privées à des endroits où la police n'était pas présente».

«Cette utilisation de l'application nous place en infraction vis-à-vis de la loi hongkongaise (...) et du règlement de notre App Store qui interdit de nuire personnellement aux autres», détaille-t-il selon le texte publié par le site américain The Verge.

Le retrait a été largement interprété comme une soumission à Pékin par les partisans du mouvement pro-démocratie, alors que la Chine a accru la pression sur les sociétés étrangères qu'elle soupçonne de soutenir la rébellion.

«Protéger nos utilisateurs»

Des médias officiels chinois sont récemment montés au créneau contre cette application (HKmap.live), accusant Apple d'aider les «émeutiers»Tim Cook décrit les informations fournies par l'application comme «inoffensives en soi», mais «ce n'est pas un secret que la technologie peut être utilisée pour le bien comme pour le mal», rappelle-t-il.

Les développeurs de l'application ont démenti jeudi matin que celle-ci encourageait des activités criminelles, voyant dans la décision d'Apple un acte de «censure» et «une décision politique visant à restreindre les libertés».

«Les débats nationaux et internationaux nous survivront. Même s'ils sont importants, ils ne déterminent pas les faits. Dans ce cas, nous les avons soigneusement examinés, et nous pensons que c'est la décision à prendre pour protéger nos utilisateurs au mieux», conclut le patron d'Apple.

L'ex-colonie britannique est depuis quatre mois le théâtre d'une crise politique sans précédent depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. La mobilisation dégénère souvent en affrontements de plus en plus violents entre radicaux et forces de l'ordre.

 

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