Audiovisuel
Fort d’une quinzaine de chaînes et radios musicales en Afrique, le groupe Trace prépare le lancement d’une plateforme éducative. Objectif, mettre au service de l’employabilité des jeunes son savoir-faire en matière de divertissement.

Pourquoi faudrait-il qu’une formation d’électricien ou de responsable marketing soit ennuyeuse ? « Tous les métiers peuvent être passionnants », s’enthousiasme Olivier Laouchez, cofondateur et PDG du groupe Trace, qui compte une trentaine de chaînes et radios musicales sur les cultures urbaines et africaines, dont une quinzaine en Afrique. Seize ans après la création du groupe, le patron d’origine martiniquaise, aujourd’hui résident en Afrique du Sud, veut passer à la vitesse supérieure. « 600 millions de 15-34 ans dans le monde n’ont ni études, ni formation, et l’Afrique est le continent où le taux de chômage est le plus important. Nous voulons passer d’un groupe d’entertainment à un groupe d’empowerment, et lancer la première plateforme mondiale d’éducation en ligne », explique-t-il.

250 métiers

Baptisée Trace Academia, la plateforme, dont le pilote est en cours de conception, sera gratuite et regroupera, à terme, des vidéos sur 250 métiers, de vendeur de rue à professeur, en passant par coiffeur, DJ, responsable marketing ou encore électricien. Pour certains métiers, plusieurs cours seront nécessaires, chaque cours (2 000 à terme) se composant d’une dizaine de vidéos, toutes produites par le groupe Trace. Mais pas question d’être « boring » (ennuyeux), insiste Olivier Laouchez : « les jeunes retrouveront dans ces cours les codes de l’entertainment, que ce soit dans le format, le rythme, ou à travers l’introduction d’éléments d’animation et de gamification. »Pour financer ce projet, qui devrait voir le jour courant 2020, une levée de fonds de 15 à 20 millions d’euros pourrait être bouclée d’ici à la fin de l’année. Des partenariats ont d’ores et déjà été conclus avec des entreprises privées comme Leroy Merlin, Schneider Electric, HP ou encore Ocus. La plateforme sera lancée en trois langues : français, anglais et portugais, et visera en priorité l’Afrique subsaharienne et le Brésil, où le groupe donnera le coup d’envoi de sa chaîne Trace Brésil le 20 novembre.Et pour aider les jeunes à accéder à ces vidéos dans des pays où la data coûte chère, Trace permettra le téléchargement depuis un lieu où la connexion internet est gratuite et discute avec les opérateurs mobiles pour trouver des solutions. Parmi les pistes à l’étude, le « reverse billing data », qui permet à un tiers – une entreprise par exemple – d’offrir la data pour l’accès à ces contenus. « Notre objectif est de créer des formules d’éducation qui amène vers l’employabilité. L’emploi des jeunes est un vrai sujet et les 15-34 ans dans ces pays n’ont pas les moyens de suivre les cours en ligne qui existent, rappelle Olivier Laouchez. Nous voulons les aider à acquérir des aptitudes techniques et des clés pour devenir entrepreneurs. »Le groupe Trace entend également mettre ces vidéos au service d’entreprises pour de la formation interne, moyennant finances évidemment. Autre piste de monétisation, le brand content, qui pourrait par exemple permettre à une marque partenaire de placer ses produits dans les vidéos. Un modèle gagnant pour tout le monde.

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