Télévision
Avec toujours deux magazines, la chaîne sportive du groupe qatari entame sa quatrième saison autour de l’e-sport. Elle espère faire gonfler son volume d’abonnés en séduisant les plus jeunes.

La chaîne BeIN Sports a surtout fait parler d'elle ces temps-ci pour la mise en examen de son directeur général, Yousef Al-Obaidly, une affaire de corruption en marge de la candidature du Qatar aux Mondiaux d'athlétisme, et pour l’appel d’offres de la Ligue des champions prévu cet automne dont les droits sont détenus par Altice, via RMC Sport. Mais lors d’une conférence de presse le 4 novembre, la chaîne du groupe qatari a affiché un visage serein. Après L’Équipe, la chaîne s’est lancée sur le créneau des compétitions de sport électronique, aussi appelé e-sport.

BeIN Sports entame sa quatrième saison dans ce type de compétiton virtuelle avec deux formules hebdomadaires ajoutées à sa grille de programmation : BeIN eSports, un magazine qui revient sur l’actualité de la discipline et BeIN e-Ligue 1, une case liée à la compétition lancée par la Ligue de football professionnel (LFP), dont les droits de diffusion appartiennent toujours à Orange et dont l'annonceur est Rakuten Viber pour la saison 2019-2020. Deux experts, Bruce Grannec (quadruple champion du monde de Fifa et PES) et son partenaire Mahmoud Brak Gassama, en ont la responsabilité.

«Ce qu’on cherche à ramener en audience télé, c’est la cible des jeunes, qui aujourd’hui avait plutôt tendance à s’éloigner de la télévision. À travers la diffusion de cette discipline sur nos antennes, on a voulu montrer que le virtuel et le réel peuvent se retrouver et on a réussi car notre chaîne attire six consommateurs d’e-sport sur dix, [d’après Médiamétrie en mai 2019]», explique Florent Houzot, directeur de la rédaction. Si BeIN Sports se présente comme «la première chaîne d’e-sport», les chiffres sur l’audience de cette discipline demeurent assez flous.

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En se positionnant sur les compétitions de sport électronique, le patron de la rédaction espère recruter davantage d’abonnés (3,4 millions à ce jour d’après le groupe) et éviter un va-et-vient de clients. À noter que la stratégie marketing du groupe repose sur des abonnements sans engagement. «Ça paie. Quand on s’est lancé en 2012, seul Canal+ proposait des abonnements avec engagement et la critique que beaucoup faisaient, résidait dans le fait qu’ils se sentaient piégés», justifie-t-il. 

En se positionnant sur les compétitions de sport électronique, le patron de la rédaction espère recruter davantage d’abonnés (3,4 millions à ce jour d’après le groupe) et éviter un va-et-vient de clients. Pour autant, Florent Houzot se félicite du taux de satisfaction de l’offre globale des abonnés, estimé à de 90% d’après le groupe. Mais le vrai enjeu sera ailleurs. beIN Sports devra faire face à l’arrivée sur le marché du groupe espagnol, Mediapro, futur acquéreur des droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2 à partir de la saison prochaine. «On n’a peur de personne. Notre objectif est d’offrir comme depuis 2012, une chaîne la plus premium possible avec un contenu le plus varié possible. Les appels d’offres, ce sont des compétitions que tu gagnes ou que tu perds. C’est un marché qui n'est pas facile, car il se remet en cause en permanence», conclut Florent Houzot.

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