Numérique
Au grand rassemblement de l'IAB, le monde de la publicité numérique a fait une grande thérapie de groupe pour parler de toutes les inquiétudes du secteur.

Pari réussi pour Frédéric Olivennes, président de l’IAB, et toutes ses équipes. L’IAB Summit a rassemblé plus de 500 personnes vendredi 22 novembre, aidé par un contexte mouvementé. La période est aux questions, et tout l’écosystème navigue à vue. Pour la TV connectée, d’abord, dont les acteurs s’inquiètent depuis que le groupe Bouygues a choisi la solution de Google pour gérer la diffusion et le ciblage des publicités - même si le contrat ne serait pas encore signé à l’heure où nous bouclons. Le monde de la TV ne veut pas réitérer les erreurs de la presse papier et devenir dépendant à outrance du géant américain. « S’allier avec Google, c’est faire entrer le loup dans la bergerie, confie un spécialiste de la pub digitale. On sait comment il fonctionne à long terme et ses objectifs : négocier des solutions full-stack et in fine privilégier son adserver » Tout le monde a cependant admis que l’appel d’offres de Bouygues a été menée de manière très stricte et « professionnelle »

Tensions

La journée a aussi permis de parler des inquiétudes vis à vis des cookies third-party, voués à disparaître. Mais le milieu de la pub ne souhaite pas pour autant s’alarmer. « Il faut arrêter de dire que la pub digitale va mourir », professe Yann Blat, DG de The Trade Desk sur scène. Bien que les chiffres parlent d’eux-mêmes : une régie comme Prisma Media a annoncé perdre 40 % de chiffre d’affaires sur les pages web diffusant de la publicité non ciblée, du fait du désinvestissement des annonceurs. Enfin, apogée de la tension, l’Adtech Summit a vu Marie-Laure Denis, présidente de la Cnil, réaffirmer son autorité. « La Cnil se situera toujours du côté du droit fondamental », a-t-elle clamé. Il y a de l’électricité dans l’air, alors que la Cnil est en pleine réflexion sur les suites à donner sur le recueil du consentement des internautes. Désavouée par ses homologues espagnols qui ont accepté le scrolling comme consentement, et sous le coup d’une question du conseil d’État, la présidente a rappelé l’importance qu’elle donne à l’entente et la concertation européenne sur ces sujets. 

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