Télévision
Destinée aux enfants de 3 à 12 ans, la nouvelle plateforme vidéo lancée le 9 décembre par France Télévisions pour pallier l’arrêt de France 4 se veut sécurisée et sans publicité.

Quel parent n’a jamais été exaspéré par la piètre qualité de certaines vidéos regardées par leurs enfants sur YouTube ? Désormais, ils peuvent se tourner vers Okoo, la nouvelle plateforme jeunesse lancée par France Télévisions le 9 décembre. Gratuite et sans publicité, celle-ci propose aux enfants de 3 à 12 ans des dessins animés (Scooby-Doo, Peppa Pig, Gigantosaurus…) mais aussi des fictions adaptées à leur âge (Lena, rêve d’étoile, Holly Hobbie…), des magazines (C’est toujours pas sorcier, Le meilleur métier du monde…) et des documentaires.

Au démarrage, 100 programmes différents sont proposés, pour un total de 2 500 titres, avec pour objectif d’atteindre les 4 000 titres à terme. Sécurisée, la plateforme adapte son offre à l’âge de l’enfant et permet aux parents de limiter le temps passé en ligne grâce à un système de minuterie.

« Les usages [des plus jeunes téléspectateurs] se transforment à très grande vitesse. Il n’y avait jusque-là pas d’offre numérique à la hauteur de cette attente », a estimé Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, lors de la présentation à la presse d’Okoo le 4 décembre. En ligne de mire, YouTube, regardé chaque mois par 39 millions d’adultes en France et beaucoup d’enfants, mais aussi Netflix, dont l’offre jeunesse est foisonnante. « Des offres très envahissantes pour nos enfants », a martelé Delphine Ernotte, qui ne cache pas son opposition à laisser sur ces plateformes les programmes du service public.

Des programmes nativement numériques

Disponible via une application Apple et Google, ainsi que sur les box Orange, Free et certaines box Bouygues Telecom, en attendant SFR, Okoo se décline aussi en télévision linéaire. Dès le 9 décembre, les cases jeunesse de France 3 et France 5, Ludo et Zouzou, passent en effet sous la marque unique Okoo. Objectif, installer Okoo avant l’arrêt de France 4, prévu pour le second semestre 2020.

« Avec Okoo, nos programmes jeunesse sont nativement conçus pour le numérique et sont soutenus par une diffusion linéaire », souligne Tiphaine de Ragunel, directrice des jeunes publics et de l’animation à France Télévisions. « C’est un mouvement qu’il fallait qu’on fasse. On l’a peut-être fait plus vite [du fait de l’arrêt de France 4] », renchérit Delphine Ernotte. Pour autant, pas question pour France Télévisions de basculer son offre jeunesse entièrement sur le numérique. La diffusion linéaire reste la majorité de la consommation et permet aux programmes de gagner en notoriété. Sans parler de cette France des zones blanches, où la consommation ne peut être qu’hertzienne, faute de connexion internet suffisante.

Le groupe audiovisuel public a d’ailleurs pris des engagements en termes d’exposition de l’animation sur ses antennes. De 1959 heures annuels hors France 4, France Télévisions lui consacrera l’an prochain 3 750 heures, avec la création de nouvelles cases jeunesse, dont une le mercredi après-midi sur France 5. Une façon de répondre aux auteurs de l'animation qui s'inquiètent pour leur rémunération : elle passe de 1 à 5, suivant qu'elle est diffusée sur le seul numérique ou sur France 4. Delphine Ernotte a également confirmé son engagement à investir dans l’animation française 32 millions d’euros dès l’an prochain. Il en va du lien que le groupe tisse avec ses téléspectateurs de demain.

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