Dossier Télévision
Dès sa création, le groupe audiovisuel a misé sur la diversification, en s’appuyant sur la capacité de promotion de son média.

Le 16 décembre dernier, le groupe M6 a annoncé entrer en négociations exclusives avec Global Savings Group pour devenir le premier actionnaire de cette société. Un investissement visant à « constituer un groupe international digital leader sur le marché du cashback et du couponing », explique l’opérateur audiovisuel, dont la stratégie de diversification remonte à ses origines. « En 1987, nous manquions d’émissions et de revenus publicitaires, rappelle Henri de Fontaines, DGA du groupe. D’où l’idée de se lancer dans le télé-achat, capable de fournir tout de suite des programmes et des recettes, grâce à un pourcentage sur les ventes. » L’ex-petite chaîne qui monte a par la suite continué dans les événements, avec par exemple les concerts Dance Machine, dans l’édition de compilation puis dans l'e-commerce avec Mistergooddeal entre autres. « Pour lancer une diversification, il faut utiliser notre capacité de promotion voire mobiliser des actifs du groupe M6 au sens de propriété intellectuelle », analyse le dirigeant.

Bonnes intuitions

Le cas du site MonAlbumPhoto illustre parfaitement ces synergies. Acquise 3 millions d’euros en 2010, la société a ainsi pu surinvestir dans la publicité TV, au point de décupler son chiffre d’affaires, jusqu'à sa revente mi-2018 au néerlandais Albelli pour 40 millions d'euros. Autre cas, Stéphane Plaza Immobilier. « L’animateur étant devenu une référence, il est apparu naturel de développer un réseau à partir de son agence lancée en 2014 », estime Henri de Fontaines. Le réseau atteint maintenant les 500 agences pour 2 000 collaborateurs, avec un système de franchise classique, les agences payant un droit à la société détenue à 49 % par le groupe M6, le reste appartenant à ses trois dirigeants, dont Stéphane Plaza.

Si la route vers la diversification est pavée de bonnes intuitions, elle n’est pas à l’abri de certaines embûches. En atteste le rachat en 2013 de Luxview, société de vente en ligne de lunettes et de lentilles avec les sites Happyview.fr et Malentille.com. Malgré un soutien en publicité TV, l’activité ne décolle pas et est cédée trois ans plus tard au groupe Afflelou. Raisons invoquées : « un réseau d’opticiens très développé et un frein au développement du e-commerce pour ce qui touche à la santé », reconnaît Henri de Fontaines.

Autre secteur compliqué, le football. Fin 2018, le groupe M6 a cédé pour 100 millions d’euros le club des Girondins de Bordeaux, acquis presque 20 ans plus tôt. Un échec ? L’un des objectifs initiaux de cet investissement consistait à « être au courant des appels d’offres dans le secteur car nous n’étions pas invités aux négociations. Donc, c’est une réussite car c’est après cette acquisition que nous avons pu diffuser du football. » Mais, comme l’explique Henri de Fontaines, « il faut savoir se désengager comme s’engager. Au bon moment. »

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.