Dossier Diversification des médias
L’opérateur régional n’hésite pas à s’engager dans des secteurs et des contrées étrangers aux médias pour diversifier ses revenus.

Sur les quelque 10 000 athlètes participant à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, dont la 18e édition se tiendra en août prochain, combien lisent Le Télégramme ? La mythique course à pied est pourtant l'une des épreuves sportives investies à hauteur de 40 % par une filiale du groupe de presse basé à Morlaix, donc à l’extrême opposé sur le territoire français. Le Télégramme est en effet depuis 2014 actionnaire majoritaire d’OC Sport, organisateur et détenteur de droits d’événements sportifs dans la voile, la course à pied et le cyclisme.

Multiples épreuves

Dès 2004, le journal a fait ses premiers pas dans les sports nautiques, avec l’acquisition de La Route du Rhum et de la société Pen Duick, puis de la Transat AG2R, ce qui peut sembler cohérent pour un média breton. Mais en 2020, avec de multiples épreuves dont certaines à l’international (quinze pays et quatre continents), auxquelles s’ajoute « l’accompagnement de sportifs et d’entreprises comme Dongfeng, le groupe chinois qui s’est lancé dans la compétition maritime ; Le Télégramme est maintenant loin de son activité originelle », reconnaît Edouard Coudurier, son PDG. Le sport constitue même un pilier de plus en plus essentiel de son secteur événementiel.

Parallèlement, le groupe de presse a investi le divertissement, aux côtés du producteur audiovisuel Morgane, organisateur des Francofolies et du Printemps de Bourges, via la société C2G dont Le Télégramme détient 47%. « Nous faisons également de la prestation, comme le festival Live in Tignes ou le Fnac Festival à Paris », ajoute Edouard Coudurier. Ces activités peuvent paraître peu naturelles pour un éditeur, mais « il existe des ressorts communs avec la presse : on organise en mettant en relation le public avec des sportifs ou des artistes, on médiatise et on monétise l’audience, soit par la billetterie pour les événements payants, soit par le sponsoring, la publicité, pour les épreuves gratuites. »

Plus logiquement, Le Télégramme s’est diversifié depuis longtemps dans des activités médias voisines, la radio et la TV locale, la presse gratuite… « L’idée consistait à travailler une région donnée en maîtrisant les revenus publicitaires sur différents médias », explique le PDG. Toutes n’ont pas connu le succès escompté ou survécu aux aléas économiques. Subsiste essentiellement RegionsJob, devenu l'un des principaux opérateurs nationaux dans l’offre d’emploi en ligne. « Les vraies réussites sont essentiellement les acquisitions qu’on a faites et qu’on a aidé à se développer », relève Edouard Coudurier. Si la diversification a nécessité 60 millions d’euros d’investissement ces vingt dernières années, elle représentait la moitié des 150 à 160 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés par Le Télégramme l’an dernier. Et cela devrait encore progresser à l’avenir.

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