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Le journal se relance avec un nouveau modèle portant à l'audio ses soixante articles hebdomadaires. Avec une nouvelle formule resserrée, son propriétaire, Alain Weill entend ainsi enrayer le déclin du titre.

Le nouvel Express version Alain Weill, en kiosques ce jeudi 16 janvier, n'emprunte pas à son modèle The Economist qu'une ambition libérale. Comme le magazine britannique, le journal est disponible en podcasts, à raison de soixante modules pour cinq heures d'écoute par semaine. Les soixante articles sont lus par quatre comédiens (deux femmes, deux hommes), habitués au doublage de documentaires. Cette offre audio est incluse dans l'abonnement numérique (9,90 euros par mois avec une masterclass par mois et l'accès aux archives du journal fondé en 1953). Demeure, néanmoins, une offre print au même tarif tandis que la version print + digital est proposée à 11,90 euros. Avec un premier mois gratuit.

Objectif 200 000 abonnés numériques

Cette innovation sonore est la nouveauté majeure proposée par l'homme qui a redressé RMC et lancé BFMTV. Après avoir racheté 51 % des parts de l'hebdo à Altice, qui n'en détient plus que 49 %, il s'est fixé l'objectif de 200 000 abonnés numériques d'ici à 2023. Et a confié la direction de la rédaction à Eric Chol, ancien boss de Courrier international. Ce dernier souligne que la ligne éditoriale libérale, se fonde désormais sur le décryptage, l'approfondissement et la pédagogie avec des prises de positions claires et tranchées. « Fini les points d'interrogation en une » explique-t-il. L'économie et l'international prennent une place grandissante, aux côtés de la France et de la politique intérieure qui demeure essentielle. Exit les maronniers, promet-il. L'équipe compte désormais 101 journalistes sur un total de 170 salariés. La photo décroît largement en volume dans le magazine, tant en une, où il y a désormais une illustration qu'à l'intérieur du journal. Cela permet d'augmenter la part rédactionnelle de 50 % tandis que la pagination diminue (de 132 à 84 pages).

Croissance du payant

« Les gens ont besoin d'une information de qualité avec un contenu à très forte valeur ajoutée. Je n'ai pas l'impression de travailler sur un vieux journal en déclin mais sur un marché en croissance du payant. Après l'essor des plateformes dédiées au divertissement (Spotify, Netflix), l'univers de l'information payante est en très forte croissance » a souligné Alain Weill lors de la conférence de presse de présentation de ce nouvel Express. Il souhaite viser un marché extra-hexagonal, celui de la francophonie.
Pour cette vaste relance dont l'objectif est de stopper les pertes financières (10 millions d'euros par an depuis 2018), d'endiguer l'érosion des ventes (-14,91 % en diffusion France payée en 2018-2019, à 217 933 exemplaires), le journal va bénéficier d'une campagne de marketing et promotion, en presse, TV, radio et digital via des vidéos. Lancée début février 2020, elle s'élève à 4 millions d'euros sur l'année, soit 10 % du chiffre d'affaires du journal estimé à 40 millions d'euros par Alain Weill. La signature du journal devient « L'Express, c'est le magazine qui fait bouger les lignes ». La régie, commune à celle de Libération, et dirigée par Laurence des Rotours, propose 17 pages par numéro. Résultats à suivre dans les kiosques.

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