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Marc Saikali est directeur de France 24. Pour Stratégies, il revient sur l'actualité des dernières semaines.

La mort du docteur Li Wenliang, le médecin chinois qui avait lancé l’alerte sur le coronavirus avant d’être arrêté.

Il y a une dimension sacrificielle dans son décès. Personne ne peut plus arrêter la mobilisation en sa faveur. C’est devenu un héros national. Les officiels chinois sont dépassés après avoir eu le vieux réflexe d’étouffer ce qui peut nuire à l’image du pays. Cela dit, ils ont été relativement transparents. Il y a quelques années, on n’aurait jamais entendu parler de la maladie. Aujourd’hui, ils ne peuvent plus contrôler la communication. À moins de cadenasser la Chine et de la couper du reste du monde, ils n’arriveront pas à faire taire les gens sur les réseaux sociaux. Ils donnent les chiffres des morts. On verra ce que dit l’enquête. Le docteur Li avait 34 ans. À moins qu’il ait eu une autre maladie, cela tend à infirmer l’idée qu’il faut être en mauvaise santé pour que le coronavirus soit mortel. À France 24, cependant, on a décidé de ne pas céder à la panique. La grippe fait 6000 morts en France par an.

 

Les primaires démocrates aux États-Unis après le Caucus de l’Iowa et son bug informatique.

C’est un gros fiasco ! En termes politiques et de gestion de l’élection. Le favori, Joe Biden, est quatrième. Bernie Sanders essaye de s’en sortir mais n’est pas sûr d’y arriver. Pete Buttigieg est le candidat des médias, comme l’était Hillary Clinton, ce qui n’est pas très bon signe pour lui. Le seul vainqueur, c’est Trump. Bloomberg, lui, ne s’est pas prêté à cette piteuse mascarade. Il peut se présenter comme la seule alternative à Donald Trump. Sauf que celui qui a tout gagné jusqu’à présent – y compris l’acquittement – c’est Donald Trump.



La suspension de la grève à Radio France.

Nul ne conteste la grève, qui est un droit constitutionnel. Mais elle commençait à durer un peu trop longtemps. Les meilleures solutions sont dans le dialogue et le compromis. Cela peut relancer les discussions à Radio France. Tout le monde essaye de sortir d’un cercle vicieux. J’aurais fait exactement ce qu’ont fait les syndicats… et la direction. Les salariés en grève n’avaient pas envie de faire chuter l’audience et la direction n’avait pas intérêt à jouer le pourrissement… Au bout de 63 jours, on peut négocier. Tout l’audiovisuel public est impacté par des plans d’économies. Le ministre de la Culture, Franck Riester, ne cherche pas à limer le service public ; il voit la holding comme un moyen de le renforcer. 

 

Facebook qui crée avec l’ESJ Lille une chaire d’éducation aux médias.

Facebook a de l’argent et les écoles de journalisme n’en ont pas. L’équation est donc simple. D’autant qu’avec sa politique d’algorithmes, Zuckerberg est une sorte de rédacteur en chef de la planète. Sur les réseaux sociaux aujourd’hui, les fake news pullulent, les théories du complot se multiplient, ce qui jette l’opprobre et la suspicion sur l’ensemble des médias. Instiller la rigueur du journalisme français dans Facebook ne relève pas forcément du délire. Essayons ! Des chartes éthiques communes pourraient limiter la floraison de bêtises sur les réseaux sociaux.



La Banque mondiale qui appelle les pays pauvres et émergents à taxer les aliments trop gras, trop sucrés ou trop salés. 

L’intention est bonne mais les moyens sont très mauvais. La Banque mondiale est hors sol. C’est parce que ce n’est pas cher que les pauvres achètent de la malbouffe. Si on taxe la malbouffe, on taxe les pauvres ! Il vaudrait mieux baisser les taxes sur les bons produits et faire des campagnes d’éducation, comme on le fait sur nos antennes avec le CSA.

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