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«L'armée dans les rues», «masque de protection», «chloroquine»... Depuis les premiers cas de Covid-19 détectés en France, de nombreux sujets ont préoccupé les Français. Qu'est-ce que cela dit de notre inquiétude face à l'épidémie ? Réponse sur Google Trends.

Les données de Google Trends ne sont pas une science exacte mais permettent de mesurer un intérêt soudain pour un sujet d'actualité. Pour rappel, cet outil intègre en temps réel les recherches les plus tapées par pays dans l’ensemble des moteurs de recherche de Google. Dans les graphiques, l’indice 100 correspond au plus fort trafic atteint par le mot-clé sur une période déterminée et une zone géographique précise.

Ici, Stratégies a décidé d’extraire les données de quelques mots-clés sur la période du 24 janvier - date à laquelle les premiers cas de coronavirus ont été identifiés dans l’Hexagone - au 24 mars.

Les données montrent d'ailleurs que les recherches associées au mot-clés «coronavirus» démarrent très progressivement à partir du 24 janvier, avant de connaître un pic notable le 15 mars, date du premier tour des élections municipales. La Bretagne étant la première région à avoir enregistré un pic de recherche pour le mot-clé «coronavirus», largement devant l’Île-de-France. 

L’armée dans les rues

Des militaires bientôt dans nos rues ? C’est probablement la question que de nombreux Français se sont posés le 16 mars. Et ce n’est pas anodin. Au lendemain de la publication d’un décret du ministère des Armées comportant une «liste des organismes d’accueil des militaires en affectation temporaire», des internautes y ont vu le signe d’un futur déploiement des armées dans les rues. 

Dans le même temps, des vidéos et photos montrant des chars et des convois militaires circulant dans Paris ont parcouru les réseaux sociaux. Le 16 mars sur Twitter, le ministère des Armées dément tout lien avec les futures mesures de restrictions liées au Covid-19. Pourtant, Google Trends a enregistré une explosion des recherches ce même jour. Seule la région d’Île-de-France était concernée.

Gel hydroalcooliques et masques de protection

Les termes «gels hydralcooliques» et «masques de protection», plus précisément les masques FFp2, ont également fait l’objet d’un grand nombre de recherches à partir de fin février/début mars. Google Trends révèle même que certains ont cherché des recettes pour fabriquer soi-même des gels hydroalcooliques. Durant cette période, leurs prix de ventes flambaient, poussant alors le ministère de l’Économie a signé un décret pour les encadrer.

Face au risque de pénurie constaté en France, de nombreuses marques, dont le groupe de luxe LVMH, ont repensé leur production afin de fournir des CHU de France en gel hydroalcooliques et en masques.

Pénurie 

Depuis le début de l’épidémie du Covid-19, la crainte d’une pénurie se faisait sentir auprès de nombreux Français. Sur les réseaux sociaux, des images de rayons vides ou encore de caddies au bord de l’implosion se sont multipliées. Pourtant, le gouvernement et les professionnels de la grande distribution se voulaient rassurants sur l’état des stocks. Les données de Google Trends soulignent clairement cette peur de manque des produits alimentaires, d’hygiène ou encore de «médicaments».

Sur le plan géographique, on peut voir que les requêtes sont principalement localisées en Île-de-France, seule région où un pic de recherches a été enregistrée pour «pénurie de médicaments». Les recherches liées au «papier toilette» ont également connu un pic notable, mais cette fois en Alsace.

Chloroquine, Didier Raoult...

Les requêtes associées à la «chloroquine» connaissent une augmentation entre le 19 et le 22 mars notamment en Corse et en région Paca, puis un net recul. En tête des recherches associées, on y trouve la recherche «chloroquine coronavirus», probablement en raison des multiples annonces depuis février de l'infectiologue et professeur marseillais Didier Raoult, fervant défenseur de la molécule hydroxychloroquine comme traitement du Covid-19. En creusant, on s’aperçoit que les recherches «chloroquine» et «Didier Raoult» ont connu un pic le même jour, le 22 mars, date à laquelle le directeur général de la Santé Jérôme Salomon avait jugé «intéressant» les premiers résultats du docteur Raoult obtenu sur 20 patients.

Teams, Zoom, Slack

Au-delà des questions de santé, les recherches liées au travail sont prédominantes. Le télétravail témoigne un pic d’intérêt et ce, trois jours avant l’annonce d’un confinement, ainsi que les outils permettant une communication à distance

Comment interagir avec ses collègues de travail ? Pour quel outil opter pour une visioconférence, par exemple ? Sur Google Trends, on a alors comparé l’évolution dans le temps de trois résultats de recherche: «Teams», «Zoom video communications» et «Slack». La courbe montre clairement la vitesse à laquelle la plateforme Zoom s’est propagée en France.

On observe un pic d’intérêt à partir du 15 mars, veille d’une première semaine de télétravail, fortement encouragé par Emmanuel Macron quelques jours auparavant lors de sa première allocution. 

Pour ce qui est de «Teams», le service de messagerie et de collaboration de Microsoft, les internautes se sont interrogés sur son offre. «Microsoft teams gratuit» apparaît en tête des requêtes associées les plus fréquentes.

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