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La semaine vue par Alexis Fitzjean O Cobhthaigh, membre de La Quadrature du Net et avocat au barreau de Paris

Le débat parlementaire à propos de l'application StopCovid reporté par Édouard Philippe.

Ce qui est primordial, c’est qu’il y ait un débat autour de cette application avant son éventuelle mise en œuvre. C’est le rôle du Parlement de débattre des enjeux en termes de libertés publiques et ceux-ci le justifient dans la mesure où c’est la première fois que le gouvernement envisage une application susceptible de porter atteinte à ce point à la vie privée des Français. Ce qui est sûr, c’est que cette application, qui fonctionnerait en l’état sur la base du volontariat, va créer une forme de surveillance, ne serait-ce que de l’épidémie et par conséquent des rapports sociaux. Il y a une tendance à l’urgence et aux procédures accélérées pour les projets de loi ces dernières années. Il faut donc être vigilant sur le respect des rouages permettant de garantir les libertés individuelles et se méfier des arbitrages technologiques et/ou politiques. Par ailleurs, StopCovid peut apparaître comme un écran de fumée. La priorité, ce sont les tests de dépistage, les masques, les gants et le gel hydroacoolique.

Amazon qui pourrait prolonger la fermeture de ses centres de distribution dans l’Hexagone jusqu’au 8 mai après la décision de la cour d'appel de Versailles.

Même si Amazon a été condamné en justice à se limiter aux produits considérés comme essentiels, Amazon continue à livrer. Il y a deux explications à cela. D’une part, le groupe capitalise sur la taille de son réseau et sa capacité à opérer en France depuis ses entrepôts situés dans les pays limitrophes. D’autre part, il s’appuie sur les agences de livraison dépendant d’une de ses filiales hexagonales. Il se trouve en effet que la décision de justice – c’est une subtilité qui a son importance – concerne uniquement Amazon Logistique France. Cela illustre la puissance d’un tel géant mais aussi sa capacité à contourner les règles.

Les données personnelles de milliers de lecteurs du Figaro exposées sur un serveur.

Ce n’est ni la première fois ni la dernière fois que ce type de failles sera découvert. Mais au-delà des risques potentiels pour les premiers concernés – vol d’identité, fraude, phishing, piratage… –, cette histoire montre surtout que les risques de fuites vont grandissant. Il ne s’agit pas de tancer un média en particulier et si cette affaire fait parler, c’est aussi parce qu’il s’agit d’un acteur du calibre du Figaro. Néanmoins, il faut être lucide et reconnaître que la culture RGPD et plus largement la culture de la protection des données, qui nécessitent des moyens, ne sont pas réellement entrées dans les mœurs. C’est un risque qui reste assez lointain aux yeux de beaucoup d’entreprises.

Facebook qui publie un chiffre d’affaires en hausse de 18% au premier trimestre et des recettes publicitaires stables par rapport à 2019 au cours des trois premières semaines d'avril.

Facebook et plus généralement les Gafam sont ceux qui s’en sortent le mieux avec la crise actuelle. C’est logique puisque confinement rime avec vie en ligne. Dans ce contexte, comment imaginer que de tels poids lourds dont l’économie est fondée sur la captation de l’attention des internautes puissent se retrouver en difficulté ? Les géants du web sont plus que jamais en position de force.

Google prié par l'Autorité de la concurrence de négocier avec les éditeurs de presse sur la question des droits voisins.

L’Autorité de la concurrence a estimé que Google pourrait avoir abusé de sa position dominante dans la diffusion de l’information pour contourner la loi relative aux droits voisins. Or, comme pour toute loi, il y a l’esprit et la lettre. L'idée, c'est que si Google n'a pas formellement violé la lettre de la loi de 2019, l'abus de sa position dominante lui a permis d'en contourner l'esprit. «Tout homme qui a du pouvoir est naturellement porté à en abuser», disait déjà Montesquieu.

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