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Face à la baisse des investissements publicitaires des annonceurs, le président du SNPTV, David Larramendy, également directeur général de M6 Publicité, rappelle les atouts du média télé et le rôle qu’il peut jouer dans la reprise.

En quoi la publicité TV a un rôle à jouer dans la reprise économique du pays ?

L’exemple de 2008-2009 a montré que les marques qui avaient le plus tardé à reprendre la communication en souffraient le plus. De nombreuses études ont aussi démontré le lien qui existe entre croissance et investissements publicitaires. D’ailleurs, les coupes publicitaires qui ont été faites en France ces dernières semaines ont atteint des niveaux bien supérieurs à la plupart de nos pays voisins, et je ne pense pas que ce soit un hasard que la chute du PIB annoncée en France (-5,8% au premier trimestre) soit plus forte.



Quels sont les atouts du média TV ?

Il y a d’abord l’assurance de toucher des audiences extrêmement fortes. Durant le confinement, la durée d’écoute de la télévision a atteint des niveaux qu’elle n’avait jamais connus. Nous allons certainement baisser mais tant que nous serons dans cette période à mi-chemin entre le confinement et le déconfinement, nous aurons une très forte consommation de la télévision. Il y a aussi toutes les forces historiques de la télé, pour un coût somme toute modeste quand on le compare au coût pour mille de la plupart des acteurs du digital.



Que demandez-vous au gouvernement pour appuyer cette reprise ?

Nous soutenons l’idée du crédit d’impôt présenté par la députée Aurore Bergé, qui annulerait tout ou partie du coût des campagnes au-delà d’un certain palier. Nous savons que pour un certain nombre d’annonceurs, l’investissement en publicité peut paraître risqué. Ce crédit d’impôt permettrait d’embarquer le maximum d’annonceurs sur cette voie de la reprise en leur redonnant ce supplément de confiance. Une fois la publicité repartie, ce sera un gain pour l’économie du pays tout entier. La publicité, télé notamment, a aussi un rôle à jouer pour accompagner les changements vers des habitudes de consommation plus respectueuses de l’environnement. C’est pour cette raison par exemple que Renault a gardé pour seule campagne une publicité pour sa voiture électrique, la Zoé.



Qu’attendez-vous désormais de la loi audiovisuelle et des décrets Publicité ?

La crise qu’on traverse est très grave. Le marché de la publicité va probablement perdre entre 20% et 25% de sa valeur en 2020, soit entre 600 et 800 millions d’euros. Si nous voulons redémarrer, il nous faudra pouvoir faire des choses qui aujourd’hui nous sont interdites. C’est d’abord la publicité pour le cinéma, dont nous attendons une autorisation sans quotas. Ensuite, nous demandons l’autorisation de la publicité pour la promotion de la distribution autour des grands temps forts de la consommation, comme les soldes. J’espère que le décret sera publié très prochainement pour lever ces freins.

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