Out of home
Pour les groupes de communication extérieure, durement éprouvés par le confinement, la relance passe par une écoute accrue des problématiques des marques et du média de la rue.

C’est, avec le cinéma, le média le plus affecté : -90 % de recettes pendant le confinement (hors contrats de longue durée). Pour y faire face, les afficheurs ont privilégié la résilience par les messages de prévention ou le soutien à des associations. À l’approche du 11 mai, Clear Channel a même créé sa propre campagne : « Bienvenue dehors, vous nous avez manqué », pouvait-on lire.

Pour se relancer, les afficheurs se tournent désormais vers leurs annonceurs. « Devant un impératif de solidarité et la volonté d’être des acteurs citoyens, on a voulu aider les marques en les accompagnant dans une prise de parole différente », explique Boutaïna Araki, présidente de Clear Channel. D’où les formules « Be different with Brut », pour avoir un discours vidéo à la hauteur, « Be generous » qui permet de dédier 20 % de son espace média à une association luttant contre le virus. Et « Be the first », un encouragement à être les premiers à revenir avec 12 000 faces en print (350 kiloeuros) ou 2 600 écrans (150 kiloeuros). Si elle juge la situation « très préoccupante », la dirigeante s’adapte et « met tout dans la relance ». En partenariat avec Illigo, Clear Channel propose de mesurer le « drive to purpose » qui vise à mesurer « l’utilité sociale, sociétale et environnementale des entreprises ».

Soutien mutuel

Chez JCDecaux, où l’on a conservé ses exclusivités sectorielles, « on travaille d’arrache-pied à faire de juin un mois de reprise puissante de l’activité », comme dit sa directrice générale commerce, marketing et développement Isabelle Schlumberger. Après la « com solidaire » offerte aux marques sur les 250 écrans parisiens de Monoprix – à condition de s’engager en mai et juin sur un millier d’écrans nationaux – le groupe propose à travers « (Re)voir ensemble » de doubler le temps d’affichage comme la performance (2 GRP délivré pour 1 investi). « On est dans l’accompagnement de marques fidèles, partenaires, où chacun soutient l’autre », cadre-t-elle. Durement touché sur les aéroports, JCDecaux s’estime bien placé sur les centre-villes et pour donner envie de faire des choses « différentes » alors que la France sera une grande destination touristique pour les Français cet été. Une offre « portes ouvertes » vise à recréer du trafic dans les magasins, avec une étude « drive-to-store » opérée par Vectaury.

Du côté de Mediatransports, « ça commence à bouger à partir de juin », observe Valérie Decamp, sa CEO, qui se dit plutôt rassurée par le respect des gestes barrière. À travers ses boîtiers Retency, elle dispose de données en temps réel. « Comme pendant la grève, cela permet de sécuriser les annonceurs en fonction du trafic réel », explique-t-elle. Jean-François Curtil, le patron d’Exterion France, constate néanmoins que « le carnet de commandes est vide et [que le groupe] se bat pour garder les ordres de juin. » Il propose de doubler la durée des campagnes de juin à août et d’assurer les contacts. L’homme s’attend à une perte de 30 à 40 % de CA en 2020. « Si on ne trouve pas les financements, on risque de ne pas passer l’été », craint-il. Pour faire face, il compte sur la compréhension de sa maison mère, des banques et des collectivités aux contraintes environnementales : « Arrêtons le démontage des panneaux ! »

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