Numérique
Avec l’arrivée de Sabina Gros à sa direction générale, la filiale digitale du groupe TF1 veut accélérer le développement de son portefeuille de médias et conseiller les marques.

Nul doute que le groupe TF1 va regretter les audiences qu'il a connues pendant la période de confinement. En plus des chaînes de télévision, les sites qui composent le portefeuille d’Unify ont fortement progressé durant cette période. À commencer par Marmiton, dont l’audience en avril (24 millions de visiteurs uniques) a bondi de 42% en un an. « Nous sommes un acteur du quotidien des Français sur nos quatre marques principales (Marmiton, Doctissimo, Aufeminin et Les Numériques), rappelle Olivier Abecassis, président d’Unify. Vis-à-vis des annonceurs, le Covid a accéléré cette demande du marché pour un nouveau modèle de média : nous utilisons nos audiences pour aider les marques à développer du business. C’est le sens de cette nouvelle étape. »

Pour l’occasion, le groupe TF1 a débauché Sabina Gros de chez Carat. Nommée directrice générale France et Europe d'Unify, elle prend en charge à la fois les revenus et les publishers. « Nous voulons aller bien plus loin que le métier de selling en proposant aux agences et aux annonceurs des insights, de la data et du conseil », explique l’ancienne CEO de l’agence média de Dentsu.

Une plateforme de production vidéo à la rentrée

Dans son périmètre, la responsabilité éditoriale des sites d’Unify. À elle de les développer et surtout de travailler des écosystèmes de marque, comme cela a été fait sur Marmiton, avec notamment un magazine et des partenariats éditoriaux avec TF1. Son premier chantier sera la refonte de Doctissimo à la rentrée puis celle d’Aufeminin d’ici la fin de l’année. « La ligne éditoriale de Doctissimo est peut-être devenue un peu floue. Nous voulons la repréciser, retravailler la place du forum et apporter plus d’expertise », esquisse-t-elle.

Pour travailler sur ces enjeux, la directrice générale compte s’appuyer sur la plateforme de données commune à l’ensemble des sites Unify. « En réunissant de la data sociodémographique, comportementale, transactionnelle et même sémantique, nous avons des insights très précieux à offrir aux annonceurs », souligne Sabina Gros. Une plateforme de production vidéo, qui ira au-delà de la simple réunion des différentes équipes vidéo d’Unify, va également voir le jour d’ici la rentrée. Celle-ci pourra être mobilisée aussi bien pour les sites que pour les annonceurs. Autre chantier, de taille, le CRM. L’objectif à moyen terme sera de multiplier les occasions de se logger, moyennant une contrepartie. Objectif de ce projet, qui concerne également les autres pays où est présent Unify, préparer l’après-cookie.

Un premier trimestre en net recul

Selon les résultats trimestriels publiés par le groupe TF1, le chiffre d’affaires d’Unify a reculé de 12,3% au premier trimestre, une baisse plus sévère que la publicité sur les antennes (−9%). Son président Olivier Abecassis explique notamment cette différence par le caractère international d’Unify, qui a subi la crise en Espagne et en Italie dès la mi-février, et qui pourrait être affecté par la situation encore grave aujourd’hui au Royaume-Uni et aux États-Unis.

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