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Le gestionnaire des kiosques à journaux parisiens MédiaKiosk refuse de déployer une campagne d'affichage du magazine L'Incorrect sur le thème de la «remigration».

Le gestionnaire des kiosques à journaux parisiens MédiaKiosk a expliqué mardi 23 juin avoir refusé, au nom de la «tolérance» et pour des questions de sécurité, une campagne d'affichage du magazine L'Incorrect sur le thème de la «remigration», une décision dénoncée par la publication qui s'est estimée censurée. Le magazine fondé par des proches de l'ancienne députée FN Marion Maréchal souhaitait réaliser une campagne d'affichage de quatre jours en région parisienne pour promouvoir son numéro de juin.

Sur la couverture de ce dernier figure un avion accompagné du titre «Remigration», qui reprend un concept prônant le retour des immigrés dans leur pays d'origine, accompagné de la mention «Sauvez des vies, rentrez chez vous». MédiaKiosk, une filiale du groupe JCDecaux qui gère les kiosques à Paris et dans d'autres villes françaises, explique dans un communiqué avoir refusé cette demande «de façon tout à fait exceptionnelle».

Éviter tout amalgame

«Pour MédiaKiosk, cette campagne est contraire à ses valeurs d'inclusivité et de tolérance» et la société «a souhaité éviter tout amalgame quant au caractère haineux du message qui aurait été susceptible d'être perçu à travers cette campagne, dans le contexte sensible de l'actualité récente». «Compte tenu de ce contexte, MédiaKiosk a décidé de ne pas exposer ses collaborateurs et les kiosquiers, travailleurs indépendants, aux réactions potentiellement hostiles qu'un tel affichage, indépendant de leur volonté, aurait pu susciter», ajoute l'entreprise.

«Nous avons été censurés», a estimé le directeur de la rédaction de L'Incorrect, Jacques de Guillebon, dans un article publié sur son site internet. «Il faut croire qu'il y a des sujets tabous dans cette société ‘‘ouverte’’, qu'il est impossible d'évoquer la remigration sans subir des foudres incultes. Notre couverture ne tombe évidemment pas sous le coup de la loi», a-t-il également considéré. Jacques de Guillebon a évoqué une procédure judiciaire, demandant à ses lecteurs d'acheter le magazine «en attendant que le tribunal nous rende justice».

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