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Google martèle son ambition de mieux protéger la vie privée des internautes, qu’il conditionne à sa centralité dans l’écosystème publicitaire.

C’est en plein cœur de l’été, Covid-19 oblige, que Google annonce de nouvelles mesures en faveur de la protection de la vie privée des internautes ainsi que de nouveaux outils pour améliorer la transparence de ses publicités. Hasard du calendrier ou pas, la levée de l’embargo de cette annonce est fixée au vendredi 31 juillet 12 heures (heure française), quatre heures avant le début de l’audition des patrons des GAFA devant la Chambre des représentants des Etats-Unis, à laquelle participe le patron d’Alphabet, maison-mère de Google, Sundar Pichaï, lequel parlera bien sûr vie privée.

« La confidentialité est au cœur de notre travail et de notre vision d’un internet prospère », introduit Google avec la solennité dans un post de blog. « Pour y parvenir, nous devons accroître la transparence du fonctionnement de la publicité numérique, poursuit-il, offrir aux utilisateurs des contrôles supplémentaires et veiller à ce que les choix des utilisateurs concernant l’utilisation de leurs données soient respectés, non contournés ou ignorés. »

Pour cela, l’américain proposera « au cours des prochains mois » une évolution du bouton « Pourquoi cette annonce », icône apposée sur les pubs en ligne et permettant d’expliquer aux internautes pourquoi elles sont là. La nouvelle fonction se dénommera « À propos de cette annonce » et aura vocation à montrer « le nom vérifié de l’annonceur derrière chaque publicité Google Ads, display et vidéo » - comme sur Facebook. Afin d’étendre cette logique hors de l’écosystème Google, l’américain lance un autre outil : Ads Transparency Spotlight, sous la forme d’une extension (alpha) Chrome.

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Le navigateur de Google est justement central dans sa vision du futur de la publicité… un futur sans cookies tiers. Pour les remplacer, l’américain avait proposé en janvier sa Privacy Sandbox, un pack de cinq API consacrées par exemple à la mesure de la performance ou l’attribution. Google annonce que l’une de ces API, celle devant aider à lutter contre la fraude publicitaire, est désormais disponible en test. Renforçant son rôle d’intermédiaire, Google explique explorer d’autres pistes « pour améliorer la confidentialité des utilisateurs tout en garantissant des revenus aux éditeurs », comme « la prise en charge des données propriétaires des annonceurs et éditeurs ».

Voulant lutter contre les « techniques opaques » afin d’assainir le marché de la publicité en ligne, Google renforce son emprise sur l’écosystème média, plusieurs éditeurs et agences le dénonçaient auprès de Reuters fin juin : « Google a dit qu'il couperait les éditeurs d'un flux lucratif d'annonces s'ils continuaient à freiner sa collecte de données. Les négociations continuent. »

« Nous reconnaissons le malaise que ressentent de nombreux acteurs de l'industrie pendant cette période de transition », écrit Google dans son post sur son blog officiel. Acteurs à qui il promet un futur « avec une meilleure approche, et plus durable », et qu’il invite à se rendre sur son nouvel espace dédié aux bonnes pratiques, afin de « se préparer (…) dès aujourd’hui ».

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