Éditorial
Nicolas Charbonneau, directeur du magazine, présente un journal totalement repensé. Place au reportage, au récit long et à un city guide.

«Notre magazine veut conjuguer plaisir et émotion. On doit se régaler en le lisant, sourit Nicolas Charbonneau. Le directeur du Parisien magazine, pour résumer la nouvelle formule qui parait le 9 octobre. L'homme s'est imaginé une base line qu'il répète à ses équipes: «du bout de la rue au bout du monde, toutes les informations sont l'occasion de raconter une histoire». Avec une Diffusion France payée de 243.465 ex. en 2019-2020 (-7,6% versus 2018-2019) dont 128.418 ex. au numéro, le pack Le Parisien/Aujourd'hui en France + hebdo vendu le vendredi à 2,40 euros et 3 euros affiche le meilleur chiffre d'affaires de la semaine. Des tests sont en cours pour mettre le magazine en vente aussi le samedi. Une double exposition pour cette version revisitée, mise sur l'ouvrage dès l'orée du confinement. Elle voit le jour avec un petit mois de retard sur le calendrier pré-Covid. Une gageure. D'autant que Frédéric Vézard, directeur adjoint de la rédaction du Parisien vient de partir aux Dernières Nouvelles d'Alsace tandis que Jean-Michel Salvator a pris la tête des rédactions, succédant à Stéphane Albouy le 1e octobre. Mais le nouveau boss a souligné l'innovation de cette offre, à laquelle il n'a pas touché.

Le projet du quotidien #Parisien 200.0000 (objectif d'abonnés numériques en 2025) vise 10 millions d'économie, avec un plan de départ volontaire de 30 personnes sur 435 cartes de presse et la refonte en une seule édition Grand Paris avec deux pages départementales des neuf éditions départementales. Il est mis en oeuvre en dépit de l'avis négatif reçu par le Conseil économique et social (3 contre, 11 abstentions). Mais le magazine n'est pas dans le périmètre de ce plan. Il bénéficie d'un budget stable. Mais Nicolas Charbonneau l'a réalloué vers le contenu et le reportage. «L'ancien magazine proposait des formats trop courts, avec trop peu de choix et ne se distinguait pas assez des autres. Nous le recentrons autour du reportage, du récit long et d'un city guide. Et les portes sont grandes ouvertes à tous les journalistes du Parisien pour y participer, en plus de notre équipe dédiée de 35 personnes. Cet accès est fluidifié par l'adoption du même logiciel, qui nous permettra de proposer nos articles sur le digital» explique Nicolas Charbonneau. 

Car ce sont notamment les récits longs du quotidien qui suscitent le plus d'abonnements numériques. «Nos reporters sont déjà sur le terrain, l'un en Pologne pour un sujet sur les villes anti-LGBT, un autre à Huntsville, au Texas, où la prison est habilitée à appliquer la peine de mort. Et nous travaillons avec la douzaine de photographes maison». Moyens constants, donc, mais recours au vivier de talents maison. L'envie est de s'inscrire hors promo pour éviter les sujets vus ailleurs. Le journal s'achève sur un City Guide prescripteur avec des adresses rue Daguerre à Paris et une escapade dans une ville de province. «Ce que j'aime dans le journalisme, c'est quand on s'endort un peu moins bête. Que le lecteur puisse se nourrir. Et nous avons la prétention de faire des sujets qui, par leur offre ou leur approche, n'ont été vus nulle part ailleurs. Je dis souvent à la rédaction 'un bon sujet, c'est celui qui m'intéresse, un mauvais, celui qui m'ennnuie'». Et le directeur de citer sa liste d'idées du week end. De quoi booster les ventes? 

Un premier numéro riche

 

Avec des images et portfolio illustrant des récits longs (jusqu'à une dizaine de pages), les champs de la société, de la culture, du lifestyle, un soupçon de mode et du bien-être sont labourés. Exit en revanche les recettes de cuisine. Place à la prescription de restos, vins et spécialités.  Le premier menu sur 84 pages affiché au mur, dans les locaux du magazine, boulevard de Grenelle dans le 15e arrondissement de Paris, est chargé. En rubrique société, on retrouve un entretien croisé entre la femme rabbin Delphine Hervilleur et l'imame Kahina Bahloul, un portrait de Marc Simoncini, les secrets des portiers New-yorkais et l'exil coûteux de Juan Carlos. En culture, l'histoire du cours de théâtre Florent avec son créateur, retrouvé en Asie, précède les coulisses de la Grande galerie de l'évolution. On y découvre un focus sur la saga de la marque Dyson et les confidences de Lucie Bach, la créatrice de l'appli Too goog to go, qui propose 15.000 repas à bas coût par jour, sauvés du gâchis.

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