Spectacle
La nature est une source vitale et d’inspiration pour Christophe Berthonneau. À la tête du Groupe F, il conçoit et réalise avec son équipe des spectacles pyrotechniques et des œuvres théâtrales à ciel ouvert. Ses expertises et ses innovations sans précédent en font une entreprise sollicitée et réputée à travers le monde. Un « ovni » à taille humaine.

À l’image d’un peintre, la première chose qu’il fait à son arrivée dans une ville ou un pays, c’est d’observer la lumière. Comment elle vient révéler un décor naturel ou architectural dans ses moindres détails. Christophe Berthonneau, président et directeur artistique du Groupe F, voue une passion incommensurable à Dame Nature. Cela peut paraître paradoxal pour celui qui prenait jusque-là l’avion entre 50 et 150 fois par an à destination des cinq continents et crée des spectacles pyrotechniques, entre autres, au sommet des plus grandes tours du monde. En apparence seulement.
Deux passions réunies 

Il suffit de l’écouter parler du vivant, du déplacement d’un insecte au mouvement des nuages, source vitale et d’inspiration infinie.
« J’ai toujours été curieux de la nature depuis tout petit et ça ne m’a jamais quitté. À travers elle, je cherche l’émerveillement et l’enchantement au quotidien, ce que j’essaie de transmettre à tout public », confie-t-il de son village au cœur de la Camargue, à Mas-Thibert, son lieu de vie, de travail et de création artistique. C’est dans cet environnement qu’il imagine chaque spectacle, qui associe effets spéciaux, bandes-son, lasers, projections, entouré d’une équipe de techniciens, vidéastes, jongleurs, funambules… « Nous avons un caractère de prestataire et de compagnie. Nous avons fabriqué des outils et développé des compétences pour tout faire, des programmes informatiques aux projets virtuels », indique Christophe Berthonneau qui a réuni ses deux passions, le théâtre de rue et les feux d’artifice. C’est lors d’une mission dans une aciérie à 19 ans qu’il fait la rencontre du feu, subjugué par la coulée de métal en fusion. Après de multiples expériences et formations auprès de maîtres, il démarre au côté d’Alain Burkhalter et de François Montel l’aventure du Groupe F au début des années 90. La PME est aujourd’hui sollicitée et reconnue à travers le monde (avec 80 % de son activité réalisée hors Europe, 60 spectacles et 10 à 20 millions d’euros de chiffre d’affaires par an) mais veut rester à taille humaine.
La R & D, axe majeur

Du feu d’artifice pour le 14 juillet à la Tour Eiffel cette année (celui de l’an 2000 fait date avec pour la première fois, une projection à l’horizontale et non vers le ciel) aux cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques à Rio, en passant par des spectacles au Château de Versailles ou des installations d’ingénierie dans des parcs d’attraction, « chaque projet est une œuvre originale sur mesure, certaines écrites comme une histoire. On peut réfléchir sur la cosmogonie aborigène en Australie de l’Ouest ou comment la technologie impacte nos libertés. Notre aventure est un ovni où l’on réinvente tout à chaque fois », dit avec modestie celui qui a fait de la R & D un axe majeur de sa stratégie. De fait, en vingt ans, il a déployé des innovations sans précédent : machines de synchronisation, costumes ignifugés couverts de lumière… Pendant le confinement, le Groupe F a généré une vingtaine de projets. « Il faut continuer à produire et avancer. Les opportunités sont volatiles dans notre secteur », déclare-t-il. La réflexion porte aujourd’hui sur le spectacle vivant. Inventer des formats plus sobres en énergie et dans un autre rapport au temps avec poésie. Comme une ode à la vie. 

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.